A Val d'Isère, le retour en grâce de Luca Aerni
Fantastique 2e entre le vainqueur Loïc Meillard et Marco Odermatt, le Valaisan Luca Aerni a créé la surprise au géant de Val d'Isère. Il n'avait plus brillé de la sorte en Coupe du monde depuis 2017.
A 32 ans, le skieur des Barzettes n'a pas fini de surprendre son monde. Huit ans après s'être incliné face à l'octuple vainqueur du classement général Marcel Hirscher à Madonna de Campiglio, il a récidivé sur sa piste favorite en géant.
Très ému à l'issue de l'épreuve, le Valaisan "s'est rappelé toutes ces années où il s'est battu. Ce résultat d'aujourd'hui (réd: samedi) paye pour tout ça", a-t-il déclaré aux médias au terme des cérémonies protocolaires. "La faute commise en fin de parcours en première manche devait être là, j'imagine. J'ai alors vraiment pu attaquer lors de la 2e, et me libérer sur la fin du tracé".
Déjà 4e lors du géant de Val d'Isère en 2024, Aerni n'a pas caché ses affinités avec cette piste: "Ce qui me plaît ici, c'est que c'est la piste qui engage". Un constat qu'a rejoint son entraîneur Matteo Joris: "Luca a fait deux manches de folies. J'ai toujours dit qu'il avait quelque chose en plus."
Aerni ne sort cependant pas de nulle part, mais revient de loin en individuel. Pour preuve, son titre olympique de 2018 à Pyeongchang acquis lors de l'épreuve par équipes, une médaille d'argent aux Mondiaux de Saalbach cette année, toujours par équipes, et surtout un titre mondial en combiné à St-Moritz en 2017.
Désormais en confiance avec son matériel, il a su profiter de l'émulation collective en oeuvre au sein de cette équipe de Suisse masculine emmenée depuis cinq ans par Odermatt et Meillard. "Luca a parfois manqué de continuité, mais s'il parvient à rester +sur les étoiles+, il peut aller très vite", a conclu son coach.
Tout heureux de partager la meule de 40 kg de fromage savoyard promise aux trois premiers du géant, Luca Aerni n'abandonne pas le slalom pour autant. "Vous avez le droit de dire aujourd'hui que je suis géantiste, mais on regardera demain!" a-t-il lancé à la presse, goguenard, avant d'aller entamer sa préparation pour le slalom de dimanche sur la Face de Bellevarde.