Benedict Hollerbach, toujours en avant

Sa trajectoire n'a pas été linéaire mais sa saison 2024-2025 suffisamment aboutie pour qu'il apparaisse sur les radars de clubs plus huppés que le sien. Avec 9 buts et 3 passes décisives en 34 apparitions en championnat avec l'Union Berlin, Benedict Hollerbach a apporté une sérieuse contribution au maintien plutôt tranquille du club de la capitale. Le FSV Mayence, qualifié pour la Coupe d'Europe pour la saison prochaine et qui anticipe le départ de son avant-centre vedette Jonathan Burkardt, s'est ainsi attaché ses services.

Avec cet explosif blond aux cheveux bouclés de 24 ans, Mayence recrute un joueur d'une générosité flagrante dans l'effort. Hollerbach, en 2024-2025, fut le 2e joueur le plus rapide de son club, celui qui s'est engagé dans le plus de duels en moyenne par match, le 3e dans la colonne des kilomètres parcourus et le 4e en nombre de sprints par match. Mais ce n'est pas seulement un joueur engagé dans l'effort, c'est aussi un attaquant qui aime surprendre. « C'est un joueur non conventionnel, rapide, aux choix inattendus, ce qui fait de lui quelqu'un d'imprévisible », décrit le directeur sportif berlinois Horst Heldt dans les colonnes du bi-hebdomadaire kicker.

Cinq ans chez les jeunes du Bayern

L'ancien joueur de Wiesbaden est un profil coloré, qui s'intéresse à tout et s'investit à fond pour faire progresser sa carrière. Un caractère affirmé, avec de l'humour, aussi respectueux qu'ambitieux. Dès son passage chez les jeunes du Bayern, entre 2014 et 2019, le gamin savait ce qu'il voulait : aller de l'avant. Tant à l'entraînement qu'en match, mieux valait éviter de se dresser sur son chemin. Faire la décision était déjà une boussole de son jeu et il cherchait volontiers l'échange avec son entraîneur pour comprendre le processus et s'améliorer. Une qualité qui ne l'a pas quitté et qui lui permet, dix ans après, de poursuivre sa progression.

À Stuttgart, chez les U19, à chaque match, chaque entraînement, il bat tous les records d'endurance et son goût de l'effort impressionne son coach. C'est un zélé, qui s'investit sans compter pour avancer. Un dératé, diraient les uns, un jeune “qui n'en veut”, dirait François Morel. L'impatience du gamin a dû n'en être que plus grande quand, au moment de basculer chez les pros, il a dû d'abord se contenter de la réserve de Stuttgart, puis d'un rôle de remplaçant à Berlin sous Urs Fischer, le mythique entraîneur suisse de l'époque. Quand l'Union goûte à la Ligue des champions, lui doit rester sur la touche.

Rab d'entraînement

« Ce à quoi je prétends, quand j'arrive dans une équipe, c'est de m'y installer, de m'y établir, de devenir un joueur à responsabilité, qui joue abondamment. Alors évidemment, ne pas faire partie du groupe amené à disputer la Ligue des champions, pour quelqu'un qui, enfant, rêvait de jouer à Santiago Bernabeu, c'est une déception », avoua-t-il à l'époque. À Wiesbaden, un peu plus tôt, il apprend la discipline. Ses cornes de garçon un peu têtu, voire perché, comme lorsqu'il oublie ses vêtements dans le vestiaire ou un rendez-vous chez le kiné, s'arrondissent, sans que sa volonté n'en pâtisse.

Et c'est son application qui va faire la différence. Hollerbach veut toujours du rab d'entraînement, au point que ses coaches doivent parfois le freiner. Mais c'est cette attitude qui va lui permettre de s'imposer en Bundesliga, non sans avoir activement participé à la montée de Wiesbaden, en 2023, de 3e en 2e division. En 37 matches, il inscrit 14 buts et délivre 5 passes décisives, bilan auquel il faut ajouter 3 buts en barrage. Suffisant pour se faire remarquer deux étages plus haut. Son entraîneur à Berlin, Steffen Baumgart, qui aurait déjà aimé le recruter par le passé, lorsqu'il dirigeait Cologne, est convaincu qu'il va encore se developper. Notamment dans la finition, au moment de faire le choix entre la frappe ou la passe pour un coéquipier. Mais, devenu titulaire sous Nenad Bjelica, confirmé tel par Bo Svensson puis Steffen Baumgart, Hollerbach ne recule pas. Son transfert à Mayence le prouve.