Cedric Itten, plus qu'un "super-sub" pour la Suisse ?
Cedric Itten retrouve l'équipe de Suisse après deux ans d'absence. L'attaquant du Fortuna Düsseldorf pourrait profiter du manque de rythme de Breel Embolo pour briller contre le Kosovo et la Slovénie.
A peine plus d'un mois après avoir quitté Berne, où son temps de jeu partagé avec Chris Bédia à la pointe de l'attaque des Young Boys ne lui convenait plus, Cedric Itten a déjà atteint son premier objectif: retrouver les faveurs du sélectionneur de l'équipe de Suisse. Il a été appelé pour les deux premiers matches de qualification pour la Coupe du monde 2026.
"C'est certainement l'une des raisons qui m'ont poussé à rejoindre le Fortuna Düsseldorf", glisse-t-il depuis Horben, en Allemagne, où la sélection helvétique se met au vert avant un premier rendez-vous capital vendredi face au Kosovo (20h45 à Bâle). "Je voulais aussi avoir l'avis de +Muri+, et il m'a dit que c'était un grand club, qui évolue dans une ligue très intéressante."
La ligue en question: la 2e Bundesliga. Un championnat de deuxième division, certes, mais pas de seconde zone. Il suffit de jeter un oeil à l'affluence des championnats européens pour s'en convaincre. Avec 30'850 spectateurs de moyenne la saison dernière - plus de 40'000 à Düsseldorf -, la 2e Bundesliga attire davantage de fans que la Serie A (30'772), la Liga (30'015) et la Ligue 1 (27'946), selon les chiffres du site spécialisé Transfermarkt. Seules la Premier League (40'474) et la Bundesliga (38'662) font mieux en Europe.
Itten a rapidement convaincu au sein du Fortuna, marquant trois buts lors de ses quatre premiers matches. Son entame tonitruante sur les bords du Rhin, conjuguée à l'absence de Zeki Amdouni - gravement blessé à un genou en juillet - et au manque de rythme de Noah Okafor, qui n'a disputé que quelques minutes depuis son arrivée à Leeds, ont logiquement conduit à son retour en sélection.
Sur les hauteurs de Fribourg-en-Brisgau, aux portes de la Forêt-Noire, celui qui s'était révélé à Saint-Gall (36 buts en 63 matches) a retrouvé un groupe auquel il n'avait de loin pas renoncé. "J'ai toujours senti que je faisais partie de l'équipe, même lorsque je n'étais pas sélectionné", assure-t-il avec un sourire sincère. "Je suis très fier d'avoir déjà disputé 12 matches avec la Suisse et je me réjouis de ce qui est encore à venir".
Ses premiers pas sous le maillot rouge à croix blanche remontent à novembre 2019. Appelé par Vladimir Petkovic, il avait fait forte impression en marquant dès sa première cape face à la Géorgie (1-0) avant d'enchaîner avec un doublé contre Gibraltar (6-1), dans le cadre des qualifications pour l'Euro 2021. Mais il n'a depuis participé à aucune phase finale d'un grand tournoi.
Avec la Suisse, Itten a toujours été considéré comme l'éternel joker, surtout après ses expériences en demi-teinte en Ecosse (8 buts en 48 matches avec les Glasgow Rangers) et en Bundesliga (2 buts en 12 matches avec le Greuter Fürth) qui ont abouti à un retour au pays, à 25 ans. Et avec Young Boys, il n'a jamais su confirmer les espoirs suscités par son excellente première saison, lors de laquelle il avait fait trembler les filets à 19 reprises en Super League.
Le Bâlois de 28 ans sait donc bien qu'il n'a pas le statut de Breel Embolo en équipe de Suisse. "Murat me l'a clairement fait comprendre", affirme-t-il. "Je connais mon rôle et je vais le remplir à 100%."
Reste que la situation du titulaire désigné au poste d'avant-centre n'est pas vraiment idéale. Poussé vers la sortie par l'AS Monaco, Embolo n'a pas joué la moindre minute depuis le début de la saison et a dû attendre les dernières heures du mercato lundi pour trouver un point de chute. Il a finalement rejoint le Stade Rennais dans le cadre d'un transfert estimé à 14 millions de francs.
"Il s'entraîne, il est en forme et prêt à jouer", a toutefois certifié Yakin lorsqu'il a révélé sa liste jeudi. Cedric Itten devra donc se contenter du rôle de remplaçant, de "super-sub", à moins que le sélectionneur ne réserve une surprise dont il a le secret.