Champions League : le match retour contre Arsenal est-il gagné d’avance pour le PSG ?

Le match de l’année. C’est ainsi que les dirigeants du Paris Saint-Germain considèrent l’événement de ce mercredi soir au Parc des Princes. Forts de leur victoire par le plus petit des écarts sur la pelouse de l’Emirates Stadium lors de la joute aller de cette demi-finale de Ligue des champions, les Rouge et Bleu entameront la rencontre avec l’envie d’imposer leur jeu, comme les hommes de Luis Enrique ont su si bien le faire tout au long de cette saison 2024-2025. Avec, statistiquement, 78 % de chances d’aller à Munich le 31 mai prochain, le Paris Saint-Germain part avec l’avantage des pronostics. Onze des treize équipes ayant gagné à l’extérieur lors d’une demi-finale aller de C1 se sont qualifiées à l’issue du match retour.

Qui plus est, les champions de France peuvent se targuer d’avoir établi un nouveau record dans l’histoire des clubs de l’Hexagone avec neuf victoires dans la plus belle des compétitions, dépassant d’une unité les Girondins de Bordeaux de Marouane Chamakh et Yoann Gourcuff lors de la saison 2009-2010. De quoi penser que le match est joué d’avance ?
« Je n’irais pas jusque-là ! » explique Najim Medini, commentateur de la Premier League pour Canal+ France et spécialiste du club d’Arsenal. « Cette compétition nous a montré, ces dernières années, qu’on pouvait parfois avoir des scénarios qu’on aurait du mal à imaginer… Arsenal peut compter sur le retour de Thomas Partey, qui va permettre aux Gunners de revenir à une configuration plus habituelle, celle qui avait notamment permis de faire tomber le Real Madrid, avec le Ghanéen dans un rôle de milieu défensif aux côtés de Declan Rice en tant que milieu central — le rôle où il est définitivement le meilleur, où il marche sur l’eau depuis le début du mois de janvier, alors qu’il était sur courant alternatif lors de la première partie de saison. Ce week-end encore, face à Bournemouth en championnat, il a démontré qu’il était largement supérieur à ses coéquipiers en première mi-temps. De plus, ce changement de position va permettre à Mikel Merino de revenir à son rôle de faux numéro neuf, où il avait excellé lors du match aller contre les Merengues et où, statistiquement, il a souvent été déterminant. »

Une analyse partagée par Abdellah Boulma, consultant pour Radio France dans l’émission 100 % PSG sur France Bleu Paris et suiveur attentif du club parisien depuis plusieurs années :
« Cela va se jouer sur des détails, et les décisions arbitrales joueront également leur rôle. Luis Enrique ne cesse de le répéter : le mental passe avant tout ! Sur le plateau des quatre — parmi Arsenal, Paris, le Barça et l’Inter — tout le monde est au même niveau. En revanche, sur la capacité à gérer les temps faibles, ce que le PSG a parfaitement fait à l’aller face à Arsenal, et le réalisme — un secteur où le Paris Saint-Germain a longtemps pêché cette saison, même si l’équipe est devenue un petit peu plus clinique depuis le mois de février — seront des facteurs clés. »

Parmi les éléments qui joueront un rôle décisif, le journaliste français pointe du doigt un homme : « Luis Enrique ! C’est lui, la clé. Au-delà de la saison extraordinaire d’Ousmane Dembélé… l’entraîneur espagnol est celui qui a insufflé dans ce groupe une véritable culture du contrôle, de l’exigence, de la rigueur. Les joueurs ne s’emballent plus, ils ont appris à garder la tête froide. Un visage compétiteur qu’on ne connaissait pas au Paris Saint-Germain ces dernières années, et qu’on a vu face à Manchester City, lorsque l’équipe était menée deux buts à zéro avant de revenir à quatre buts à deux… »

Ce caractère compétitif, c’est peut-être ce qui fait défaut aux Gunners d’Arsenal, comme le confirme Najim Medini : « L’Arsenal de cette saison est moins bon que celui de ces deux dernières saisons. Pour moi, le meilleur des Gunners, on l’a vu lors de la saison 2022-2023, où, à l’image de ce que peut faire le PSG cette saison, cette équipe pressait très haut de la première à la dernière minute de jeu. Il y a douze mois, presque jour pour jour, ce collectif avait remporté seize de ses dix-huit dernières rencontres. Là, cette saison, on n’a pas retrouvé ce caractère compétitif. Malgré la qualification face au Real, l’éclatante victoire sept buts à un contre le PSV Eindhoven, ou la leçon donnée par les hommes d’Arteta à Manchester City en février dernier, la dynamique n’a jamais été similaire à celle de 2023, où l’équipe n’avait pas essuyé plus de deux défaites sur la première partie de saison. Malheureusement, ce n’est plus le cas. Arsenal est vulnérable et a enchaîné les défaites à intervalles réguliers, et ce, durant plusieurs moments de la saison. »

Enfin, la dernière limite des Londoniens que pointe Najim Medini reste l’état de forme du club anglais en dehors de sa base, même si… « Arsenal reste la deuxième meilleure équipe à l’extérieur de Premier League ! Malgré cela, il n’y a pas vraiment de match référence en dehors de l’Emirates Stadium. Avec un autre onze de base, où il faut rajouter un Gabriel Jesus qui était en grande forme à ce moment-là, il faudrait remonter au mois de décembre, avec la victoire cinq buts à un contre Crystal Palace, pour retrouver une victoire cinglante à l’extérieur. L’équipe était alors au complet… ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. »

Tout l’inverse du PSG, qui a établi un nouveau record en inscrivant 74 buts à l’extérieur toutes compétitions confondues cette saison. Le journaliste Abdellah Boulma l’affirme : « Paris ne craque plus et répond systématiquement présent dans les moments capitaux. Ce collectif a appris de ses échecs… » Pour mieux ravir la Coupe aux grandes oreilles à la fin du mois ?