Dortmund, une confiance de façade
S'il flotte au BvB un parfum d'optimisme dans l'optique de réussir une belle saison, certains éléments, notamment dans le secteur défensif, incitent à la prudence à court terme.
Cela ressemble furieusement à de l'auto-persuasion. « Les chances de gagner un titre, pour le BvB, sont grandes », juge le latéral scandinave Daniel Svensson dans une interview au bi-hebdomadaire kicker. « Le BvB fait très clairement partie des deux meilleures équipes d'Allemagne », renchérit son entraîneur Niko Kovac. Pourtant, le dernier galop d'essai avant le premier match officiel de la saison (programmé le 18 août en Coupe d'Allemagne contre le club de 3e division de Rot-Weiss Essen), dimanche dernier, a fait pschitt. Le Borussia a en effet été dominé sans discussion, chez lui, par la Juventus (1-2).
Est-ce un simple avertissement pour freiner l'emballement ? Autant que l'on sache – comme d'autres, le BvB abuse de plus en plus des séances à huis clos – la préparation estivale réduite à trois semaines s'est bien déroulée, typiquement dans le style Kovac, avec une intensité, notamment au cours du stage à Saalfelden, en Autriche, qui n'aura surpris personne. Pas surprenant non plus, alors, que les joueurs ressentent à un moment ou à un autre le contrecoup de leurs efforts. Certains ont semblé sur les rotules contre la Juve mais l'objectif, évidemment, est qu'ils soient en forme fin août et pour la suite de la saison – un des écueils rencontrés en 2024-2025.
Niklas Süle déjà blessé
Niko Kovac, au cours de la préparation, a insisté sur le pressing et la relance de l'arrière, ce qui a fonctionné contre des adversaires moins forts que la Vieille Dame, pas contre cette dernière – même si tout n'est pas à jeter, loin de là. Dimanche dernier, ce sont les défenseurs centraux qui se sont retrouvés au cœur de l'attention : d'une part, Mats Hummels a concrètement refermé sa carrière en jaune et noir en disputant une petite vingtaine de minutes au début de la partie ; d'autre part, son remplaçant Niklas Süle s'est blessé au mollet pour une durée estimée à deux mois. Le leader présumé dans ce secteur de jeu, Nico Schlotterbeck, étant lui-même absent jusqu'à fin septembre, la direction sportive du club a de quoi se faire du souci, au moins à court terme. “Schlotti” a néanmoins repris l'entraînement avec le ballon ce mardi matin, un motif d'espoir concret.
C'est le latéral droit Julian Ryerson, contre la Juve, qui a dépanné dans l'axe en cours de match car Emre Can, capable de jouer arrière central lui aussi, souffre des adducteurs depuis un moment. Il ne reste donc plus, à l'heure actuelle, que Waldemar Anton de disponible comme défenseur central de métier disposant d'une expérience chez les professionnels, à côté duquel peut s'aligner Rami Bensebaini, polyvalent à gauche. L'effectif compte aussi Filippo Mané, mais l'Italo-Sénégalais de 20 ans, arrivé de la Sampdoria en 2022, n'a encore jamais joué en Bundesliga. Faut-il dès lors recruter ? Les dirigeants l'ont maintes fois souligné, le budget est serré. Le dilemme est classique : prend-on le risque de démarrer la saison ainsi en attendant le retour des blessés, en bricolant derrière, quitte à changer le système, à aligner un joueur inexpérimenté ou un autre dont ce n'est pas le poste de prédilection ? Le choix, à l'heure d'écrire ces lignes, n'était pas tranché.
Maintenir l'élan du printemps, le grand défi
Si ces signaux dans le secteur défensifs peuvent inquiéter, le Borussia compte bien s'appuyer sur l'élan emmagasiné au cours du printemps, lorsqu'il est remonté de la 11e à la 4e place de Bundesliga pour sauver une saison très mal embarquée. S'il maintient l'état d'esprit, la détermination et l'engagement insufflés par le coach croate, il pourra vraisemblablement rivaliser avec les meilleurs clubs du pays, à l'exception d'un Bayern que tout le monde imagine devant le peloton des prétendants. Il devra pour cela faire mentir une statistique défavorable : sur les six dernières saisons, il a systématiquement réussi une meilleure phase retour qu'aller...