Ezequiel Fernandez et la grinta argentine du Bayer Leverkusen
Le milieu de terrain défensif arrivé le dernier jour du mercato est le quatrième Argentin de l'effectif du vice-champion d'Allemagne, qui demeure ainsi très hispanophone en dépit du départ, au printemps, de Xabi Alonso. La réception de l'épouvantail Francfort, ce vendredi en direct sur Sky Sport, va lui permettre de s'étalonner.
On ignore encore combien de temps il faudra au Bayer Leverkusen pour digérer le départ de son métronome suisse Granit Xhaka, on sait en revanche qui le vice-champion d'Allemagne a enrôlé pour lui succéder. C'est le dernier jour du mercato, début septembre, qu'Ignacio Ezequiel Agustín Fernández Carballo, dit Equi, a pris ses quartiers au bord du Rhin pour assumer un profil clair : celui de milieu défensif, comme en témoigne le n°6 floqué sur son maillot. Guère de tromperie possible sur la marchandise de ce point de vue, guère de tromperie non plus concernant son pedigree : À 23 ans, l'international né à Buenos Aires est purement dans l'esprit argentin.
C'est chez les Saoudiens d'Al-Qadsiah, où il a passé une saison, que les dirigeants du Werkself ont été dénicher leur renfort, qui a signé un contrat courant jusqu'en 2030 moyennant une somme pouvant approcher les 30 millions de francs suisses selon les bonus. Mais c'est surtout la filière argentine qui a mené à Fernandez, qui rejoint à Leverkusen ses compatriotes Exequiel Palacios, Alejo Sarco et Claudio Echeverri. « Je suis très confiant en notre capacité à aller chercher d'importantes victoires ensemble », a formulé la recrue à son arrivée. Si le départ de l'Equatorien Piero Hincapie, au même moment, a clairsemé les rangs sud-américains du Bayer, le nouvel entraîneur Kasper Hjulmand devra veiller à ne pas laisser se former une caste argentine au sein de son vestiaire.
Nouveau Xhaka... nouveau Xabi Alonso ?
Ce n'est pas sa préoccupation du moment, qui serait plutôt de lancer la saison d'un club comptant un point en deux matches de Bundesliga. « Je souhaite donner un coup d'accélérateur à ma carrière au sein d'un club hautement considéré en Europe », a exposé Fernandez. Dont son directeur sportif Simon Rolfes esquisse un profil rappelant celui de Xhaka, « très sûr dans ses passes, fort dans les duels, qui nous sera d'une grande utilité par son énergie et sa manière agressive de jouer ». Le dirigeant du Bayer est même carrément dithyrambique quand il évoque « une formidable intelligence de jeu au-delà de sa robustesse et de sa résistance physique. Il est malin et plein de sang-froid malgré sa relative jeunesse. Cette équation en fait, pour nous, un joueur particulièrement intéressant. Ezequiel va muscler la concurrence et fait énormément grimper la qualité de notre effectif. »
Un stratège avec des crocs, c'est exactement ce qu'incarnait Granit Xhaka. Limogeage fracassant d'Erik ten Hag, le même jour, oblige, Fernandez lui succède dans un relatif anonymat. Le profil du gaucher de Buenos Aires fait même penser à un autre “grand disparu” du Bayer : Xabi Alonso lui-même. Qualité de passe courte et longue, prise de recul, orientation du jeu, générosité dans le travail sans ballon, les points communs sont nombreux et les supporters ont pu déjà les apercevoir à l'occasion d'un match amical disputé pendant la trêve internationale contre le Viktoria Cologne. Les perspectives internationales sont précisément celles qui l'animent sans délai, avec le Mondial 2026 en ligne de mire, fort d'une participation, agrémentée d'un but, l'été dernier aux Jeux olympiques avec l'Argentine. Avec ses compatriotes Palacios, Sarco et Echeverri à ses côtés dans l'effectif, Fernandez n'aura guère de mal à attirer l'oeil du sélectionneur Lionel Scaloni...