skysport.ch
Sky Sport

Regarder le sport en direct sur

Sky Sport
Analyse Football

Fares Chaïbi, l'heure de la confirmation

Lortho

À l'heure d'aller défier l'Atletico en Ligue des champions à Madrid, ce mardi soir (21h), l'international algérien semble avoir enfin trouvé sa place dans le dispositif de l'Eintracht.

imago1067161937
Avec une dose d'agressivité en plus, Fares Chaïbi est devenu incontournable comme milieu axial à l'Eintracht. © IMAGO / Laci Perenyi

Bien sûr, les circonstances étaient particulières : Mönchengladbach, un adversaire en pleine tourmente, qui venait de changer d'entraîneur et qui allait enregistrer, quelques heures plus tard, le départ de son directeur sportif Roland Virkus. La victoire 6-4 de l'Eintracht au Borussia Park, samedi dernier, n'en est pas moins un flamboyant coup d'éclat et, au cœur d'une équipe qui fait feu de tout bois offensivement (17 buts inscrits en 5 journées de Bundesliga, 2e meilleure attaque derrière le Bayern), un élément plutôt en retrait jusque là est en train de trouver sa place : Fares Chaïbi. L'international algérien, auteur du 4e but contre Gladbach, a brillé à l'occasion de ce match mais ce n'est pas une performance isolée : l'ancien Toulousain est présent à chaque match du SGE depuis la reprise.

Les critiques à propos de son manque de constance tendent ainsi, à l'attaque de sa 3e saison dans la Hesse, à se dissiper. Et les statistiques, aussi intéressantes soient-elles (un but, trois passes décisives en championnat), ne disent pas tout. Contre Hoffenheim, le milieu de 22 ans a déclenché l'étincelle, comme avant-dernier passeur, à l'origine du 3e but de son équipe. Si les regards se tournent d'abord vers Can Uzun, déjà comparé à Lothar Matthäus, le repositionnement de l'Algérien comme milieu défensif aux côtés d'Hugo Larsson porte ses fruits. Au Suédois l'accent défensif du rôle, à Chaïbi son interprétation offensive. « Il court énormément, remporte de nombreux duels importants et fait preuve de punch pour se projeter vers l'avant dès que le ballon est récupéré », a énuméré, conquis, son entraîneur Dino Toppmöller après le match à Sinsheim (3-1).

imago1067162267
En repositionnant Fares Chaïbi aux côtés d'Hugo Larsson à l'occasion des matches de préparation, Dino Toppmöller (à g.) a permis à l'Algérien d'éclore à nouveau.

Suppléant de Skhiri, le déclic

« Nous sommes heureux que Fares ait poursuivi ainsi sa progression », insiste le coach. À tel point que Chaïbi est devenu pratiquement incontournable dans le dispositif de l'Eintracht. Ces louanges auraient semblé bien hypothétiques ces dernières saisons, quand l'attrait de son arrivée de Haute-Garonne, en 2023, se fut évanoui. Personne n'aurait nié son talent, aperçu d'emblée, mais son manque de constance devint vite criant. Catastrophique lors de la Coupe d'Afrique 2024, la sélection algérienne précipita avec elle Chaïbi dans un tourbillon de doutes. Il aura mis un an et demi à s'en extraire vraiment, sans que son entraîneur ne le lâche pour autant, réclamant de son joueur un langage corporel plus dynamique.

Le natif de Lyon ne s'était pas non plus perdu tout seul. Tour à tour milieu offensif axial, milieu gauche, milieu droit, voire attaquant, il jouait régulièrement – près de 80 matches en deux saisons – mais sans pouvoir se fixer à un poste. C'est la blessure au genou du Tunisien Ellyes Skhiri qui a poussé Toppmöller à solliciter Chaïbi un cran plus bas au cours des matches de préparation de l'exercice 2025-2026, où il s'est montré convaincant tant contre Aston Villa que contre Louisville ou Fulham. « C'est une bonne combinaison », avoue Hugo Larsson, qui rêvait pourtant d'interpréter, pour la nouvelle saison, un rôle plus offensif, à propos de l'entente qu'il tisse avec l'Algérien. « Je couvre ses arrières et il peut se faire plaisir », expliquait l'international suédois après la victoire contre le TSG.

imago1066610032
Au duel avec Ilkay Gündogan, face à Galatasaray (5-1) en Ligue des champions.

La question de son poste en sélection

Ni l'un ni l'autre ne compte les kilomètres et chacun participe, de fait, au festival offensif de l'Eintracht. Chaïbi fait office de relayeur, son meilleur rôle depuis le transfert il y a un peu plus de deux ans. Sa vision et sa finesse technique font mouche pour lancer l'armada des Uzun, Knauff, Burkardt, Bahoya, Doan et consorts, à l'image de cette passe parfaite pour Knauff contre le Werder (4-1). Skhiri de nouveau opérationnel, Toppmöller va pouvoir faire jouer la concurrence et doser les efforts au cœur d'un automne particulièrement copieux – avec l'Atletico puis le Bayern au menu dès cette semaine. La direction de l'Eintracht, cet été, aurait aimé enrôler un milieu défensif de métier supplémentaire, en particulier en prévision de la Coupe d'Afrique 2026 (21 décembre-18 janvier), pour laquelle les deux milieux maghrébins seront convoqués. Peut-être pourra-t-elle s'en passer, surtout si Oscar Höjlund épure son jeu.

Le jeune international algérien, quant à lui, a avoué « réaliser un rêve » en participant à la Ligue des champions et va pouvoir mettre à l'épreuve son regain de forme et son pertinent cocktail de technique et d'agressivité face à des adversaires de gros calibre. Tandis que Dino Toppmöller le sollicite dans l'axe, défensif souvent, offensif parfois – Shkiri était dans son dos contre Gladbach –, reste à savoir si Chaïbi pourra reproduire ces performances avec son pays, où il a clairement une place à saisir dans ce secteur de jeu. Cela ressemblerait fort, alors, à un cercle vertueux. Au moins à un essai transformé.

Notez l'article
56 Notes
Votre vote est compté.

Fil actu

À lire aussi

Afficher plus

Regarder le sport en direct sur

Sky Sport
Copyright Sky Suisse SA © 2001-2025. Créée par ewm EWM.swiss