FC Barcelone: encore du chemin à parcourir
Éliminé mardi en demi-finale de la Ligue des champions par l'Inter Milan, le FC Barcelone a bien cru voir son football collectif et ultra-offensif triompher à nouveau sur la scène européenne. Cependant, il a pu mesurer le chemin à parcourir pour retrouver sa grandeur passée.
À une minute de Munich, et d'un immense bonheur, avant l'égalisation de Francesco Acerbi. Encore renversant mais trop fébrile défensivement, le Barça a vu s'effondrer ses rêves de finale, dix ans après son dernier sacre, au bout d'une bataille magnifique qui restera comme l'une des plus grandes confrontations de ces dernières saisons (4-3 a.p, 3-3 à l'aller).
Ce constat ne parviendra sûrement pas à sécher les larmes des Blaugranas, qui ont montré leurs limites actuelles, avec un effectif encore jeune et une défense dépassée, amoindrie par les absences de ses latéraux Jules Koundé et Alejandro Balde et beaucoup trop tendre, à l'image de la charnière centrale Cubarsi-Martinez.
Les joueurs barcelonais découvraient pour la plupart ce niveau de compétition et ont craqué sous la pression en toute fin de match (93e) et en prolongation (99e), alors qu'ils espéraient mettre fin à une décennie noire au niveau européen, remplie d'humiliations et de mauvais choix.
Il faudra que les dirigeants offrent à leur entraîneur Hansi Flick deux ou trois renforts de poids, pour renforcer un effectif bien trop dépendant de son centre de formation, et trop friable - pour l'instant - pour espérer dominer l'Europe.
Encore sonnés par le scénario de la demi-finale retour, les Catalans ont pourtant voulu insister sur les retrouvailles avec leur ADN et une identité de jeu à l'origine de leurs plus grands succès, inspirée de la philosophie de Johan Cruyff.
"C'est une sensation difficile à expliquer, de la tristesse, bien sûr, aussi de la fierté, mais cela fait mal. Je crois que si mon père pouvait choisir actuellement une façon de jouer au football, ce serait celle-ci. Si on doit perdre, que ce soit avec honneur, en divertissant les gens", a estimé Jordi, le fils de la légende néerlandaise décédée en 2016.
Cette élimination, bien qu'amère, comme celle de l'an dernier en quart de finale face au Paris Saint-Germain, est néanmoins porteuse d'espoir pour le club catalan, qui avait pris la fâcheuse habitude de quitter la compétition tête basse (Juventus 2017, AS Rome 2018, Liverpool 2019, Bayern Munich 2020).
"Nous avons tout donné, cette année cela n'a pas été possible mais nous reviendrons, n'ayez aucun doute (...), nous n'arrêterons pas jusqu'à ce que nous ramenions ce club là où il mérite d'être, au sommet. Je tiendrai ma promesse", a réagi le prodige espagnol Lamine Yamal sur Instagram.
A 17 ans, le jeune gaucher, bien contenu par la défense de l'Inter et mis en échec par Yann Sommer, n'a pas pu produire de nouveau miracle. Mais il aura, dès dimanche face au Real Madrid en Liga, une nouvelle occasion de marquer l'histoire.
"Dimanche, une autre finale nous attend, et nous devons rester tous ensemble. Visca Barça!", a-t-il lancé.
En tête du championnat avec quatre longueurs d'avance sur son éternel rival, le club blaugrana, vainqueur de la Coupe du Roi et de la Supercoupe, chaque fois face au Real, a l'occasion de se rapprocher, en cas de quatrième succès cette saison contre le géant espagnol, d'un 28e sacre, synonyme de triplé national.