Irrésistible en Europe, Lausanne galère toujours en Super League
Brillant en Coupe d'Europe, le Lausanne-Sport n'y arrive toujours pas en Super League. A tel point que son entraîneur Peter Zeidler abandonne déjà l'idée de viser le haut du tableau en championnat.
"Je ne fais pas partie de ces gens qui pensent que le LS va jouer les premières places cette saison. Peut-être est-ce le moment de le dire clairement", a lancé le technicien allemand dimanche à l'issue du match nul et vierge de son équipe à Sion.
Une résignation prématurée ? Peut-être, mais Peter Zeidler est surtout réaliste, car son équipe peine toujours à décoller en Super League. Après sept journées, le bilan est sans appel: quatre défaites, deux matches nul et une seule victoire - acquise au forceps le 27 juillet face à la pire équipe de la ligue, la lanterne rouge Winterthour (3-2).
A son arrivée sur le banc lausannois en juin, l'ancien entraîneur du FC Saint-Gall faisait face à un important chantier après les départs de Fousseni Diabaté, Teddy Okou, Koba Koindredi et Raoul Giger. Auxquels se sont ajoutés ceux d'autres joueurs majeurs en fin de mercato: le pilier défensif Noë Dussenne, l'avant-centre Kaly Sène et la pépite Alvyn Sanches ont tous plié bagage.
La sévère suspension - quatre matches pour avoir cédé aux provocations saint-galloises le 31 août (défaite 2-1) - du déjà indispensable Gaoussou Diakité, et la blessure du solide milieu suédois Jamie Roche à Lugano (match nul 1-1) - il ne reviendra pas avant fin octobre - n'ont rien arrangé.
Peter Zeidler n'a d'ailleurs pas manqué de souligner ces circonstances atténuantes pour expliquer le pénible début de championnat de ses hommes, qui pointent à l'avant-dernière place du classement. "Cela prend du temps de créer quelque chose. Je pensais que ça irait plus vite, mais il faut dire qu'il nous manque du monde", a-t-il souligné.
"On a commencé ce match avec seulement quatre des titulaires de l'année dernière: (Kevin) Mouanga, (Karim) Sow, (Olivier) Custodio et (Karlo) Letica", a également rappelé Zeidler, avant d'insister sur la qualité des adversaires du LS. "Les autres, Sion par exemple, ce sont aussi de bonnes équipes."
Avec deux matches nuls consécutifs en Super League et une qualification pour les 8es de finale de la Coupe de Suisse, Lausanne a toutefois "montré des progrès" ces dernières semaines. "Contre Grasshopper (défaite 3-1 à Zurich) et Saint-Gall (défaite 2-1 à Lausanne), ce n'était pas bon. Mais il faut dire qu'on a joué à chaque fois avec un homme de moins. On n'a pas encore le niveau pour gagner à 10 contre 11", a lâché Peter Zeidler.
Les Vaudois sont malgré tout décidés à mettre fin à la situation actuelle, ce paradoxe entre réussite européenne et galère helvétique. "On le vit mal, pour être honnête", a reconnu le défenseur Karim Sow dimanche. La performance solidaire à Sion constitue néanmoins "une bonne base", alors que le LS vient d'entamer un vrai marathon.
D'ici Noël, les Lausannois vont en effet enchaîner d'authentiques semaines anglaises pour disputer 19 matches en moins de trois mois. "On ne va pas s'en plaindre. C'est toujours un plus de jouer la Coupe d'Europe et d'être encore en lice en Coupe de Suisse", a toutefois assuré Karim Sow.
Mais malgré l'étonnant pessimisme de Peter Zeidler sur les chances du LS de briller en Super League cette saison, la priorité du club vaudois n'a pas changé: "Il faut le dire: c'est d'abord le championnat. La Conference League, c'est bien pour la ville, pour le club et on va jouer ces six matches à fond. Mais le premier objectif reste de faire des points en Super League".
La semaine du LS ne saura donc être jugée positive en cas de succès jeudi à la Tuilière (18h45) face aux Islandais du Breidablik Kopavogur, en ouverture de la phase de ligue de la C4. Le match à gagner, c'est bien celui contre Young Boys dimanche à Lausanne (14h00).