La 32e journée de Bundesliga au scanner
Profitant du nul du Bayer Leverkusen en Forêt Noire, le Bayern est devenu dimanche champion d'Allemagne pour la 34e fois de son histoire, la 33e en Bundesliga. Derrière ces deux clubs, qui dominent actuellement le paysage germanique, la lutte pour les places européennes est plus incertaine que jamais.
Le fait du week-end : 34 pour le Bayern, 13 pour Müller, 1 pour Kane
Ça ressemble à un retour à la normale : le Bayern, qui avait échappé le titre la saison passée au profit d'un Leverkusen record, a retrouvé son “bien” en profitant du nul du Bayer à Fribourg (2-2). Ce dans des circonstances un brin cocasses : ce n'est que la 4e fois, et la première depuis 2021, que les Bavarois sont champions “dans leur canapé” et non à l'issue d'un match. Thomas Müller en profite pour consolider son record : il est le seul joueur de l'histoire du football à compter 13 titres de champion d'Allemagne. Harry Kane, lui, démarre à 31 ans sa moisson de titre(s), qu'il compte bien approfondir au plus vite. La vidéo de l'avant-centre anglais, le visage barré d'un sourire à la fois béat et flegmatique, célébrant son premier grand succès en compagnie de quelques partenaires dans un célèbre restaurant bavarois, restera comme l'une des images du week-end. Anomalie réparée...
L'équipe du week-end : Dortmund, l'illusion de la stabilité
Net vainqueur d'un Wolfsburg à la dérive (4-0, lire par ailleurs), le Borussia poursuit sa folle remontée en direction du quatuor de tête, synonyme de qualification pour la prochaine Ligue des champions. Désormais 5e, l'équipe cornaquée par Niko Kovac n'est plus séparée de cette zone que par le SC Fribourg, sensation de la saison, qui possède un point de plus. L'entraîneur croate porte évidemment une grande part de responsabilité dans le redressement des Schwarzgelben, qui seront face à leur destin, à l'occasion de la 33e journée, en allant défier chez lui le champion sortant, le Bayer Leverkusen. La lutte avec les Breisgauer, ainsi qu'avec le RB Leipzig (un point de moins que Dortmund), s'annonce d'une intensité extrême d'ici la fin du championnat.
Le joueur du week-end : Magistral Benjamin Sesko
Les trois buts de Leipzig contre le Bayern à la Red Bull Arena (3-3) sont aussi importants les uns que les autres mais celui de Benjamin Sesko pour l'ouverture du score est une pure merveille. Sur une contre-attaque éclair typique de l'ADN des Roten Bullen, Xavi Simons lance le Slovène plein axe d'un extérieur du pied délicieux, sans contrôle. Sesko, pleine balle et sans contrôle à son tour, vient tromper Jonas Urbig, dont l'hésitation lui est fatale, d'un autre extérieur du pied absolument exquis. Assurément l'un des buts de l'année, démonstration fulgurante du talent des locaux et échantillon en creux de la frustration qui les animera si la qualification en Ligue des champions leur échappe en fin de saison...
Le chiffre du week-end : Kiel, et de deux !
Après sa victoire 4-3 contre Mönchengladbach la semaine précédente, Holstein Kiel a enchaîné ce week-end par un nouveau succès, cette fois contre Augsbourg en Bavière (3-1). Un pas de deux inédit. Résultat, le club de la Hanse n'a plus qu'un petit point de retard sur la 16e place, occupée par Heidenheim, synonyme de barrage. Le match à venir contre Fribourg, candidat à la Ligue des champions, à la 33e journée, vaudra son pesant d'or mais les Cigognes l'aborderont selon toute probabilité sans l'un de leurs principaux atouts offensifs, Shuto Machino, sorti en première période sur blessure et qui a suivi la suite du match sur le banc avec des béquilles. Le programme restant est à la hauteur du défi pour les hommes de Marcel Rapp, qui défieront le Borussia Dortmund à l'occasion de la 34e et dernière journée... Dans ce contexte, le maintien serait un exploit monumental. Mais Kiel s'est donné les moyens d'y rêver...
Le flop du week-end : Wolfsburg sans identité
Qui se souvient du fantastique VfL champion d'Allemagne en 2009 avec Dzeko, Grafite et Misimovic ? Ces dix dernières années, le club de Basse-Saxe n'en finit plus de perdre son identité, si tant est qu'il en ait eu une un jour. Les entraîneurs se succèdent, l'âme s'évapore, et l'infortuné Ralph Hasenhüttl, dernier en date, n'a évidemment pas échappé à ce destin morose. À l'unisson, l'épisode de l'altercation entre Joakim Maehle et Mohammed Amoura, la semaine passée, a été géré de manière catastrophique, l'Algérien ayant débuté sur le banc, sans annonce d'une quelconque sanction d'une autre nature, alors qu'il est le meilleur argument sportif du moment chez les Loups – Maximilian Arnold était suspendu contre Dortmund. Daniel Bauer, ex-entraîneur des jeunes, a pris cette semaine la suite du coach autrichien... pour quel effet concret ?