La chute libre inarrêtable du FC Lugano
Tout va de travers au FC Lugano depuis des mois. La crise de résultats entamée au printemps se prolonge, et les Bianconeri veulent se relancer jeudi face à Celje en Conference League.
Le temps presse pour les hommes de Mattia Croci-Torti, qui semblent se diriger tout droit vers le crash. Des signes de désintégration totale étaient visibles dimanche à Sion, où Lugano a sombré dans les grandes largeurs (4-0), trois jours après sa défaite à Cluj au 2e tour qualificatif de l'Europa League et une semaine après son revers face au promu thounois (2-1).
La frustration des Luganais était plus que flagrante à Tourbillon, à l'image de Renato Steffen qui a passé ses nerfs dans une bouteille d'eau au moment de son remplacement. "Nous laissons l'adversaire marquer des buts trop facilement", s'est lamenté son entraîneur Mattia Croci-Torti. "Nous ne sommes même pas au niveau de la Super League. Si nous défendons de cette manière, nous ne gagnerons pas grand-chose".
Il y a six mois, les Tessinois étaient pourtant en tête du championnat et pouvaient légitimement rêver d'un quatrième titre de champion de Suisse. Ils étaient encore en lice en Coupe de Suisse et abordaient leur 8e de finale de Conference League - déjà face à Celje - dans la peau du favori.
Et puis tout s'est écroulé en l'espace de quelques semaines: élimination en quart de finale de la Coupe de Suisse face à Bienne, élimination en C4 après un match retour au scénario improbable et une série de défaites en Super League qui a sonné le glas des espoirs d'un premier sacre national depuis 1949.
Les arrivées à l'intersaison d'Ezgjan Alioski et de Kevin Behrens, deux renforts expérimentés, n'ont pas changé la dynamique. Croci-Torti, qui semble avoir perdu son flair, n'a pas encore trouvé la solution aux problèmes luganais. La priorité du technicien de 43 ans est toutefois de faire en sorte que ses joueurs retrouvent la volonté de défendre.
Reste à voir combien de temps Croci-Torti aura à disposition pour remettre son équipe sur les rails. S'il n'avait pas mené Lugano quatre fois de suite dans le top 4 (entre 2021 et 2024) et à la victoire en Coupe en 2022, il aurait peut-être déjà connu le même sort que Thomas Häberli à Servette.
Il convient toutefois de relever que ce marasme persistant n'est pas uniquement dû aux décisions du coach tessinois. Les mauvais résultats ont notamment coïncidé avec le départ en février du directeur sportif Carlos Da Silva, dont le successeur, l'Allemand Sebastian Pelzer, est le seul responsable des transferts.
Sur ce front, la situation est loin d'être idéale. Mattia Zanotti et Albian Hadjari, deux des meilleurs éléments défensifs ne jouent pas depuis le début de la saison car leur avenir n'a pas encore été réglé et leur potentiel départ tarde à s'officialiser.
La défense luganaise, en grande difficulté devant le gardien Amir Saipi, lui aussi sous le feu des critiques, aurait bien pu profiter de l'apport de ces deux joueurs. Leur absence révèle un manque de planification qu'on n'avait plus vu au FC Lugano depuis le passage sous pavillon étasunien en 2021.