La Suisse très proche d'une nouvelle Coupe du monde
L'équipe de Suisse n'est plus qu'à 90 minutes de vivre la Coupe du monde 2026. Sa belle victoire samedi contre la Suède à Genève (4-1) a quasiment acté sa qualification pour le Mondial nord-américain.
Alors oui, il faudra finir le travail mardi à Pristina, car le Kosovo, vainqueur 2-0 en Slovénie - là où la Suisse n'avait glané qu'un point - ne lâche décidément rien dans ces éliminatoires. Mais personne ne peut décemment imaginer la sélection de Murat Yakin s'incliner par six buts d'écart dans la capitale kosovare mardi soir...
Samedi, peu avant minuit, certains n'ont pas hésité à déjà féliciter le sélectionneur pour la qualification. "Muri, quand on ne concède qu'un but en cinq matches, on ne peut pas en prendre six en une soirée", a affirmé un journaliste alémanique en conférence de presse. "J'accepterai volontiers vos félicitations le moment venu", a répondu Yakin, arguant que "tout est possible dans le football".
"C'est difficile de marquer des buts contre nous, mais j'ai déjà vu beaucoup de choses que l'on jugeait impossibles. Heureusement, je n'en ai pas vécu, et je ne veux pas en vivre. Nous jouerons donc comme d'habitude à Pristina, avec la volonté de gagner", a poursuivi l'entraîneur bâlois.
Aucun des joueurs suisses ayant parlé aux médias dans les travées du Stade de Genève n'a d'ailleurs pris la qualification pour acquise. "On ne fait pas encore la fête. Il nous reste encore un match important avant de vivre cette Coupe du monde", a assuré en zone mixte le Genevois Johan Manzambi. Mais tous sont bien conscients que seule une faillite collective totale les empêcherait de traverser l'Atlantique l'été prochain.
Un tel naufrage apparaît bien improbable, dans la mesure où Granit Xhaka et ses coéquipiers ont encore prouvé que le mot "solidité" avait remplacé "fragilité", cette fragilité qui avait miné la campagne de Ligue des nations de l'automne dernier. Face à la Suède, la Suisse n'a en effet souffert qu'un quart d'heure avant la mi-temps, avant de se remobiliser et d'assurer sa victoire grâce à ses leaders.
Breel Embolo, qui avait ouvert le score avant l'égalisation suédoise - son 7e but en 9 matches internationaux en 2025 -, est allé chercher un penalty décisif. Un penalty transformé avec beaucoup de sang-froid par son capitaine Granit Xhaka, avant le 3-1 libérateur du Vaudois Dan Ndoye, déjà passeur décisif sur le 1-0 et assurément l'homme du match à Genève.
Surtout, les Suisses ont su s'adapter au schéma mis en place par Graham Potter, le nouveau sélectionneur des Scandinaves. "Notre adversaire était bien organisé et a bien fermé les espaces au milieu du terrain", a souligné Murat Yakin. Cela a forcé ses hommes à passer par les côtés, comme avec Ndoye sur le 1-0, servi par le très précis Manuel Akanji.
Yakin a malgré tout reconnu que son équipe avait eu "un peu de chance" en première mi-temps. Sans un "arrêt fantastique" de Gregor Kobel, la Suisse aurait pu être menée au moment de rejoindre les vestiaires. Le gardien du Borussia Dortmund a été décisif, alors qu'il venait d'encaisser son premier but dans ces qualifications sur une frappe qu'il aurait peut-être pu détourner.
"La pression était plus forte pour nous que pour la Suède, qui n'avait rien à perdre", a rappelé Xhaka en zone mixte. "Nous savions que ce ne serait pas facile. Mais quand on se retrouve à 4-1 à la fin du match, je pense qu'on peut être très satisfaits."
Un faux-pas des Kosovars aurait permis d'ajouter à la satisfaction d'une belle victoire devant le public romand la joie d'une qualification assurée pour une sixième Coupe du monde consécutive. Cela attendra mardi soir. Nonante minutes de sérieux et la Suisse y sera.