La symphonie harmonieuse de l'attaque munichoise
Avec 54 buts en 15 matches (pour autant de victoires), l'animation offensive du Bayern récite une symphonie harmonieuse depuis le début de la saison avec son chef d'orchestre Harry Kane. Dont les premiers violons Michael Olise, Luis Diaz et Serge Gnabry sont au diapason.
Parmi ces 15 succès, quatre ont été obtenus face à des cadors en Allemagne: le RB Leipzig, Dortmund, Leverkusen et Stuttgart. Et en Ligue des champions, le Bayern a accroché en septembre le scalp de Chelsea, lauréat du premier Mondial des clubs nouvelle formule en juillet aux Etats-Unis.
A chaque sortie, les Munichois ont la plupart du temps marqué au moins trois buts, sauf dans le Klassiker contre le Borussia Dortmund et en Supercoupe à Stuttgart, conclus avec "seulement" deux buts au compteur. Le PSG, adversaire du "Rekordmeister" mardi soir en Ligue des champions, est prévenu.
Le Bayern reste pourtant privé de son génial meneur de jeu Jamal Musiala après sa grave blessure (fracture du péroné gauche avec luxation de l'articulation de la cheville) contre le PSG début juillet. Pour combler le vide, c'est l'avant-centre Harry Kane qui a pris en partie la construction du jeu bavarois à son compte, se transformant en no 9 hybride.
Le simple coup d'oeil aux impressionnantes statistiques de l'Anglais de 32 ans - 22 buts et 3 passes décisives en 15 matches - est insuffisant pour mesurer son impact dans le jeu.
Contre Dortmund, il n'a ainsi touché que trois de ses 70 ballons dans la surface adverse (dont un but de la tête). Le reste ? Un peu partout sur le terrain avec de longues transversales millimétrées pour changer l'orientation du jeu, des remontées de balle devant la surface munichoise et même un tacle rageur en fin de rencontre pour contrer un tir du BVB qui lançait ses dernières forces pour arracher l'égalisation.
Mais Kane reste avant tout un buteur hors pair, avec une technique de tir proche de la perfection, profitant du moindre centimètre carré de liberté pour se mettre en position.
Son entente avec Michael Olise n'a fait que se bonifier d'une saison à l'autre. Le vice-champion olympique 2024, désormais régulièrement titulaire en équipe de France, a confirmé qu'il n'était pas qu'un tube d'une saison au club bavarois, avec déjà sept buts et sept passes décisives (le meilleur munichois dans cet exercice) depuis la mi-août.
Contrairement aux Bleus, où il a un rôle plus axial, Olise est utilisé par Vincent Kompany sur l'aile droite. Ses contrôles de balle, ses accélérations et sa façon de repiquer vers le centre ou de dédoubler avec son latéral, donnent le tournis aux défenses adverses.
En attirant cet été dans ses filets Luis Diaz pour remplacer Leroy Sané (parti à Galatasaray) sur le côté gauche, le Bayern est en passe de réaliser la même bonne pioche avec le Colombien qu'avec Olise la saison passée. S'il a manqué certains face-à-face avec les gardiens, l'ancien joueur des Reds réalise tout de même des débuts tonitruants (8 buts et 7 passes décisives).
"En nous rejoignant, il nous a apporté sa personnalité et son énergie sur le terrain. Il a eu de nombreuses occasions depuis son arrivée et a beaucoup créé pour ses coéquipiers. Il s'intègre parfaitement à ce que nous essayons de raconter comme histoire sur le terrain", a loué Kompany.
Quatrième membre de ce quatuor, Serge Gnabry lui aussi semble libéré après les départs à l'été de Sané et de Kingsley Coman. Ralenti par une petite blessure aux adducteurs à la mi-octobre, il a retrouvé le chemin des filets samedi pour lancer la nouvelle démonstration contre Leverkusen.