Laia Ballesté, l'espionne de luxe
Néo-internationale helvétique, Laia Ballesté est née et a grandi en Espagne. Elle connaît forcément mieux que quiconque les adversaires des Suissesses vendredi en quart de finale de l'Euro.
Sélectionnée à la dernière minute à la suite du forfait de Luana Bühler, la joueuse de l'Espanyol Barcelone vit un rêve éveillé depuis que Pia Sundhage l'a appelée pour la convoquer. "J'avais dû dire à ma mère de se taire pour que j'entende ce que Pia disait", raconte Ballesté en riant. "Mais elle faisait déjà des sauts de joie en apprenant que je pourrais quand même être de la partie."
Même si la défenseuse centrale joue un rôle secondaire sur le plan sportif au sein de la formation helvétique, elle veut apporter sa contribution avant le match le plus important de l'histoire de l'équipe de Suisse dames.
Régulièrement convoquée depuis que les responsables de l'ASF l'ont en quelque sorte sortie de leur chapeau, Laia Ballesté n'a jusqu'ici pas brillé sous le maillot à croix blanche. Pour sa seule apparition en Ligue des Nations, en avril, elle avait dû plaider coupable sur deux des trois buts encaissés face à l'Islande (3-3).
La Catalane - dont la mère est suisse - est bien consciente que ses débuts auraient pu être plus convaincants. Elle sait également qu'il est peu probable que Pia Sundhage procède à des changements dans sa défense à trois - composée de Noelle Maritz, Julia Stierli et Viola Calligaris - pour ce quart de finale historique.
Néanmoins, la double nationale hispano-suisse veut elle aussi apporter sa contribution aux succès de l'équipe, et se tient prête à rentrer sur le terrain si on a besoin d'elle. "Chaque joueuse connaît parfaitement son rôle. Je veux soutenir l'équipe, que je joue ou non", glisse-t-elle.
Vendredi, les Suissesses se sont rendues au Wankdorf pour assister au match entre l'Espagne et l'Italie (3-1). Laia Ballesté ne veut pas révéler ce qui l'a frappée, car ses déclarations pourraient bien finir par être entendues dans le camp espagnol - où elle a de nombreuses connaissances - à Lausanne...
La défenseuse centrale dit avoir vibré avec l'Italie, et avoir surtout espéré que la Squadra Azzurra serait l'adversaire de la Suisse en quarts de finale. "Après tout, nous savons tous de quelles qualités dispose l'Espagne", concède-t-elle. Mais "si les Espagnoles sont dans un mauvais jour, il y aura aussi quelque chose à espérer pour nous. Car nous avons aussi beaucoup de potentiel", poursuit celle qui endosse le costume d'espionne avant ce quart de finale.
Laia Ballesté prendra souvent la parole dans le vestiaire ces prochains jours pour partager ses connaissances et ses observations. Même si elle n'a pas de formule magique pour vaincre la Roja. Et même si "je ne pense pas qu'elles fassent attention à moi au sein de l'équipe d'Espagne et que je les fasse trembler", rigole-t-elle.
Mais elle enchaîne en soulignant à juste titre, comme l'attaquante du FC Barcelone Sydney Schertenleib l'avait déjà fait, que "l'Espagne a aussi ses faiblesses, comme toutes les équipes. Nous devons simplement être prêtes et saisir les opportunités qui se présenteront à nous. Pourquoi ne gagnerions-nous pas" ?