Le VfB Stuttgart est redevenu une équipe

1-0 à Saint-Pauli le 3 mai, 4-0 contre Augsbourg le 11 mai et pour finir une victoire 3-2 à Leipzig le 17 mai : Au milieu de nulle part il y a quelques semaines encore – la série de 6 rencontres sans victoires en février-mars avait déjà pratiquement enterré les espoirs d'une qualification européenne via les championnat –, moribond en avril – un seul succès entre la 22e et la 31e journée –, le VfB Stuttgart a opéré une discrète mais spectaculaire remise à niveau depuis. L'embellie à Bochum, le 7 avril (4-0), confirmation de la qualification pour la finale de la Coupe quelques jours avant contre Leipzig, déjà (3-1), avait laissé entrevoir, et avec pas moins de six changements dans le onze de départ, l'expression de ce potentiel mais cette démonstration n'avait pas immédiatement été suivie d'effet : les Souabes s'étaient en effet inclinés à domicile contre le Werder (1-2), avaient concédé le nul à Berlin (4-4) et s'étaient encore laissé piéger chez eux par leur modeste voisin d'Heidenheim (0-1).

Ce redressement aura donc été insuffisant pour venir se mêler à la lutte pour les places européennes en Bundesliga, où le VfB a terminé 9e, à deux points de la place en Ligue Europa Conférence décrochée par Mayence. Mais il tombe à pic au moment d'affronter Bielefeld en finale de la Coupe d'Allemagne, ce samedi soir. La victoire en Saxe à l'ultime journée de Bundesliga, surtout, a confirmé à quel point les Souabes rassemblaient leur énergie en vue du match à Berlin, qui conditionnera le bilan de l'exercice 2024-2025. Jusqu'à cette victoire contre le RBL, le VfB avait systématiquement perdu en Saxe en championnat. Et cette fois encore, ce n'était pas gagné d'avance : la formation de Zsolt Löw menait en effet 2-1 à la mi-temps. « Ce fut une victoire de la volonté », appréciait Deniz Undav après la rencontre. « Être mené d'entrée, puis de nouveau à la mi-temps, c'est le genre de choses qui peuvent casser le moral. Mais nous avons démontré que nous sommes une vraie équipe, avec de la personnalité. Nous pouvons désormais voyager vers Berlin : nous sommes prêts. »

Woltemade dans le viseur de Nagelsmann

L'attaquant international germano-turc semble avoir laissé derrière lui la période de crise qui l'a affecté autant qu'elle a affecté ses coéquipiers. Mais un élément plus déterminant de l'effectif souabe ne peut pas passer inaperçu avec son 1,98 m : Nick Woltemade, 23 ans, s'est affirmé cette saison comme l'une des meilleures pioches tous clubs confondus sur le marché des transferts. “Woltemessi”, comme il est surnommé à Stuttgart en raison de son aisance technique rapportée à sa grande taille, est désormais bel et bien dans le radar du sélectionneur Julian Nagelsmann en vue du Mondial 2026. Buteur lors des trois dernières journées de championnat et auteur d'une bonne quinzaine de buts cette saison, l'avant-centre arrivé de Brême l'été dernier sera un élément clef pour l'Allemagne au championnat d'Europe U21. Son but décisif à la 88e minute à Hambourg contre Saint-Pauli, début mai (1-0), inscrit une demi-heure après avoir manqué le premier penalty de sa carrière, témoigne d'une certaine capacité de rebond. Confirmée dans ses propos d'après-match : « Nous voulons gagner tous les matches et nous hisser à notre meilleur état de forme (en vue de la finale). Les victoires, c'est ce qui amène le plus gros coup de boost. »

Depuis, l'appétit du grand avant-centre souabe s'est accentué. « Cette finale, c'est le plus grand match de ma carrière. Je n'arrive pas encore à prendre conscience de ce qui m'attend (à Berlin). Je me réjouis beaucoup (de disputer cette rencontre) », expose-t-il avec enthousiasme. Peut-être la concurrence retrouvée en attaque – Woltemade, Undav, Demirovic, Führich et Leweling se disputent théoriquement trois places – a-t-elle tiré la performance d'ensemble, et la sienne, vers le haut. Pas un hasard si les trois premiers cités ont tous marqué contre Leipzig. « Nous sommes une troupe de qualité et nous sommes de bons amis », estime Deniz Undav, qui balaie volontiers les douze défaites essuyées par son club en championnat. Mais effectivement, en Saxe, le jeu collectif et l'altruisme ont pris le dessus. « C'est ce qui détermine une équipe », affirme Undav, « et c'est ce qui peut faire la différence. » Une vertu dont Stuttgart risque cependant de ne pas être la seule équipe à disposer contre Arminia Bielefeld.