Leipzig, Try Harder* !
Une éclatante défaite puis une victoire “ordinaire” constituaient, après deux journées, un bilan trop timide pour que le RB Leipzig, qui se déplace ce samedi à Mayence, ne se renforce pas davantage. Ce fut chose faite le dernier jour du mercato avec l'arrivée du jeune Danois Conrad Harder, dont la mission sera claire au centre de l'attaque : marquer des buts.
L'accent danois est encore plus prononcé en Bundesliga depuis la reprise. Outre l'arrivée, à Leverkusen, de Casper Hjulmand en remplacement d'Erik ten Hag, limogé après deux journées seulement, Conrad Harder a débarqué en Saxe le dernier jour du mercato. Le jeune avant-centre de 20 ans élargit le choix offensif d'Ole Werner, qui avait déjà, un peu plus tôt dans l'été, enregistré l'arrivée du Brésilien Romulo. Puissant, rapide et doté d'un pied gauche diabolique, l'ancien attaquant du FC Nordsjælland – le club au sein duquel Hjulmand s'est fait connaître comme entraîneur – n'aura passé qu'une saison au Sporting Lisbonne avant de se projeter en Bundesliga.
Conrad Harder a pourtant déjà quelques bribes de vécu derrière lui. Formé à Nordsjælland, il y a débuté en première division danoise à 18 ans. Deux ans plus tard, le club lisboète déboursait 19 M€ pour l'attirer au Portugal, où il a aussitôt lâché les gaz. Avec une saison à 11 buts et 7 passes décisives, il a sensiblement contribué au doublé Coupe-championnat des Sportinguistas. 2025 lui a apporté une autre satisfaction en parallèle : le 23 mars, il débutait en équipe nationale senior contre le... Portugal. Les départs de Benjamin Sesko et de Loïs Openda respectivement vers l'Angleterre et l'Italie lui ouvrent grand la porte pour une place de titulaire chez les Roten Bullen.
Jeu de tête vigoureux
À Leipzig, on n'attend que cela : une nouvelle sensation pour faire pétiller l'attaque maison et secouer les défenses adverses. Harder possède des qualités qui rappellent celles de Sesko : la présence physique, un jeu de tête vigoureux et un pied fort. Comme le Slovène, il est capable de résoudre par lui-même des situations de un contre un, tant sur attaques placées que sur contre-attaques, l'une des grandes traditions de la maison. Si les recruteurs de RB sont allés le chercher, c'est aussi parce qu'il répond à leurs exigences de travail au pressing. Harder passe en effet pour un infatigable harceleur de la relance adverse.
Les lacunes du jeune homme correspondent bien, elles aussi, à la philosophie du club, qui accepte les imperfections de ses recrues dans l'espoir qu'elles se dissipent durant leur passage en Saxe. L'avant-centre Danois est encore loin d'être aussi chirurgical qu'Harry Kane ou Serhou Guirassy, loin d'être aussi constant également. Un constat valable tant à la finition que dans la construction du jeu, où il manque encore de la rapidité dans les combinaisons à la récupération du ballon qu'affectionnent en général les techniciens maison. Ce qui n'empêche en rien l'ambition : « La Bundesliga est un championnat de pointe, dans lequel je souhaite faire mes preuves », a formulé le blondinet au visage de viking à son arrivée. « J'espère être en mesure d'inscrire de nombreux buts et j'ai l'intention d'apporter ma contribution dans la poursuite des objectifs que s'est fixés l'équipe. »
Les conseils de Poulsen
Lié à Leipzig jusqu'en 2030, Conrad Harder n'a pas eu à patienter bien longtemps pour bénéficier des conseils de son illustre prédécesseur danois Yussuf Poulsen, parti cet été vers Hambourg sans pour autant oublier son ancienne équipe. Le trentenaire du HSV, qui a passé 12 ans en Saxe, a glissé ses tuyaux à son successeur en matière de logement et de bonnes adresses. « Yussi a pris soin que je me sente immédiatement bienvenu ici », a expliqué le néo-international. Qui ne semble pas perturbé par la trace immense laissée par son aîné, fort de 425 matches et 95 buts pour les Roten Bullen. « Je ne souhaite marcher dans les traces de personne, plutôt laisser la mienne propre », a-t-il affirmé.
Les sueurs froides d'un transfert validé à la toute dernière minute, moyennant 24 M€, sont oubliées. « Je suis prêt », annonce Harder en prévision de ses probables débuts à Mayence, ce samedi, et ce bien qu'il ne s'entraîne avec ses nouveaux coéquipiers que depuis ce mercredi. « Il est encore très jeune, mais nous voulons en faire un top joueur », se mouille Ole Werner. Reste à savoir si ce sera du niveau d'un Viktor Gyökeres, son coéquipier du Sporting, ou d'un Cristiano Ronaldo, dont il ne fait pas mystère qu'il fut et qu'il demeure son modèle. Avant d'en arriver là, le Danois va devoir apprivoiser la concurrence du Brésilien Romulo, arrivé peu de temps avant lui et avec lequel il partage un certain nombre de qualités.
* Essaie plus fort