Les hauts de Cologne
Avec 10 points en 6 journées de Bundesliga, le promu s'est déjà constitué un matelas de 7 points d'avance sur la zone de relégation. Une petite sensation.
Évidemment, le but “maradonesque” de Saïd El Mala, qui a donné la victoire à Cologne à Sinsheim contre le TSG, le week-end passé (1-0), est l'attraction du moment. Certains supporters réclament même déjà la convocation de l'international allemand U19 chez les A. Mais, au-delà du jeune prodige de l'attaque rhénane, c'est l'équipe du FC Cologne tout entière qui fait sensation en ce début de saison. À tel point que les éditorialistes et autres chroniqueurs, toujours prêts à s'enthousiasmer, anticipent déjà une plausible qualification européenne du “Effzeh” en fin d'exercice, au printemps prochain. Si l'on en est encore loin, une chose est acquise : la troupe de Lukas Kwasniok a réussi son retour dans l'élite allemande.
Dans les étages, les dirigeants ne boudent certainement pas leur plaisir mais, connaissant la propension de leur bouillonnant public à s'enflammer, préfèrent cacher leur joie. C'est un peu le style de leur entraîneur aussi. Kwasniok, dynamique quadragénaire, est plutôt du genre besogneux et guère de ceux qui se laisseront emporter par l'ivresse avant d'avoir franchi la ligne. Dans la plus pure tradition maison, il tempérait, après le nul décroché à Wolfsburg, en septembre : « Après deux mois et demi, je peux dire que je suis fier de ce qu'ont réalisé les garçons. Mais on va voir combien de temps nous pouvons entretenir notre dynamique. »
L'importance des fins de match
Quelques semaines plus tard, il a déjà une poignée d'indices dans la besace. Symbolique, la première journée avait donné le ton : un but de Marius Bülter – dont il faudra reparler – à la dernière minute avait donné la victoire aux Geissböcke (1-0) et lancé leur saison de promus de la meilleure des façons. Le trentenaire leader d'attaque récidivait à la journée suivante et, dans son sillage, son club balayait un Fribourg dépassé (4-1). À Wolfsburg (3-3), le scénario a flirté avec la dinguerie lorsque Johannesson égalisait une première fois dans les arrêts de jeu (91e) avant que Kaminski n'égalise une seconde fois à la 104e, privant les Loups d'une victoire qui leur semblait acquise avec le but de Maximilian Arnold à la 99e.
Battu ensuite à Leipzig puis à Stuttgart – deux équipes qui sont devant lui au classement actuel –, le “Effzeh” a donc remis les gaz il y a quelques jours en matant Hoffenheim chez lui à l'issue d'une impressionnante performance défensive. Et avec une nouveauté : pour la première fois de la saison, les joueurs de Kwasniok ont construit leur succès avant la 80e minute. Mais le constat est le même : ils se battent jusqu'au bout pour engranger et défendre leurs points, et c'est ce qui est le plus apprécié en interne, où l'on ne se prive pas de relever les inévitables imperfections dans le jeu qui n'ont pas manqué de se produire ici où là. « Il reste beaucoup de travail », répète-t-on au club, et pourtant les Geissböcke n'ont jamais perdu le contact avec le peloton de tête depuis le début du championnat.
L'étincelle El Mala
Bülter le besogneux et El Mala l'étincelle : aussi simpliste soit-il, ce mélange est la recette de la réussite sportive actuelle du club rhénan. Aussi fougueux que le Podolski des jeunes années, l'ailier originaire du Liban n'en finit plus de dribbler et s'inscrit à la fois comme passeur et comme buteur dans les annales encore embryonnaires de la saison 2025-2026. Autour de lui, l'entraîneur et son équipe ne font qu'un, et tout le monde consent les efforts sur toute la durée des parties. Cologne matérialise ainsi son éloignement de la zone dangereuse, celle qui menace chaque promu insuffisamment armé ou trop orgueilleux. « Quand Wolfsburg a pris l'avantage à 3-2, on a vu à notre langage corporel qu'on ne lâcherait pas le match comme ça », a noté Marius Bülter. Énergie et attractivité, telles sont les deux mamelles qui alimentent le bouc de Cologne et qui lui garantissent, jusqu'ici, sa place parmi les cadors.