Lorenz Assignon, la nouvelle arme de Stuttgart
22, v'là Assignon ! Le VfB s'est appuyé sur sa tradition francophile pour prendre un coup d'avance en recrutant pour quatre ans, début juin, le jeune latéral droit franco-togolais n°22 du Stade Rennais.
Une bonne dizaine de millions de francs suisses plus deux millions de bonus, telle est la somme qu'a investie début juin le VfB Stuttgart pour faire venir de Rennes le latéral de 24 ans Lorenz Assignon, où il évoluait depuis dix ans. Le club souabe entretient avec les Bretons une relation privilégiée qui remonte plusieurs années en arrière : depuis 2022, le Guinéen Serhou Guirassy, le Français Anthony Rouault ou encore le Suisse Fabian Rieder ont déjà effectué, dans un sens ou dans l'autre, le trajet entre l'ouest de la France et l'ouest de l'Allemagne. De quoi fournir à Lorenz Assignon une foule d'informations sur sa destination estivale, ce dernier ayant même joué, à Rennes, avec le Français cité plus haut. Visiblement, les louanges tressées par Rouault à propos de l'atmosphère souabe ont fini de convaincre le jeune latéral breton de filer au VfB.
« Je suis très excité de découvrir la Bundesliga », a confirmé Assignon. « Ça constitue un nouveau défi pour moi. » Son père Komlan, 20 sélections avec le Togo, n'a pas connu le championnat germanique et ne peut pas aider Lorenz à s'acclimater mais le profil du jeune homme semble parfaitement convenir à un pays connu pour son football offensif. Assignon “junior” a en effet débuté comme attaquant, avant de s'excentrer comme ailier, puis comme latéral. Son goût pour l'offensive permettra à son entraîneur de l'aligner soit comme arrière droit d'une défense à quatre, soit comme joueur de couloir d'une défense à cinq telle que celle qu'a connue Benjamin Pavard avant de partir en Bavière. De quoi élargir les choix tactiques du vice-champion d'Allemagne 2024.
« Le club idéal » pour progresser
Ce sont ses qualités de vitesse, de robustesse et de dribble qui ont séduit les recruteurs souabes, conscients que les aptitudes défensives du jeune homme méritent encore d'être affinées. Et notamment son sang-froid, pas toujours évident au regard de telle ou telle suspension ou de tel ou tel penalty concédé. Continuer sa progression, tel est l'objectif d'Assignon, qui voit en son nouveau club l'endroit idéal pour cela. Stuttgart, lui, espère une floraison digne d'un Mathys Tel ou d'un Ousmane Dembélé, tous deux formés à Rennes, tous deux passés par la Bundesliga – le premier au Bayern, le second à Dortmund. Frêle à ses débuts, friable dans les duels, Assignon a épaissi sa silhouette en s'astreignant à du rab de musculation en Bretagne et va pouvoir confronter ces progrès à un championnat plutôt athlétique.
Il part avec un atout de choix : une motivation bouillonnante, que sa blessure au ligament croisé postérieur du genou le 20 janvier 2023 en Coupe de France face à Marseille n'a pas affectée. Assignon s'est en effet affirmé comme titulaire l'hiver suivant. Un statut pour lequel il pourrait devoir lutter, à Stuttgart, où jouent déjà l'international allemand Josha Vagnoman, l'international suisse Leonidas Stergiou ou l'expérimenté Pascal Stenzel. L'un ou l'autre pourrait avoir des envies d'ailleurs mais la concurrence n'est pas du genre à effrayer le natif de Grasse de toute façon. Après tout, il s'est déjà imposé à Burnley, sous les ordres d'un certain Vincent Kompany, à l'occasion d'un prêt de six mois en 2024, et surtout à Rennes la saison suivante.