Manzambi, l'espoir du SC Fribourg

Au sein d'un SC Fribourg qui se retrouve dernier du championnat d'Allemagne avec deux défaites en autant de journées, l'ambiance positive née de la belle première saison réussie par le jeune entraîneur Julian Schuster est, en cette fin d'été, forcément un peu refroidie. Le départ, ce lundi, du vice-champion d'Europe U21 Merlin Röhl vers Everton, qui avait montré son intérêt dès le printemps dernier et vient donc de passer à l'action, ne sera pas pour alléger l'atmosphère. Le prêt, accompagné d'une obligation d'achat, devrait rapporter une somme équivalente à celle qu'avait encaissé le club de la Forêt Noire en 2023 avec le transfert de Kevin Schade à Brentford pour environ 25 M€. Des montants considérables pour Fribourg, du genre difficiles à refuser.

Le milieu relayeur et offensif de 23 ans sort certes d'une saison perturbée par les blessures, au cours de laquelle il n'est apparu que 19 fois, avec une petite passe décisive, aucun but inscrit et un rôle de remplaçant à l'Euro U21. Mais au vu du début de saison raté des Breisgauer, en dépit d'une qualification sans histoire au premier tour de la Coupe d'Allemagne à Lotte (2-0, le 16 août), la présence dans l'effectif d'un joueur qui s'était révélé en 2023-2024 ne semblait pas de trop. Mais avec Maximilian Eggestein, buteur ce dimanche contre Cologne, Patrick Osterhage, Nicolas Höfler, Yuito Suzuki, Lucas Höler, Eren Dinkci et Johan Manzambi dans ce secteur, la direction sportive du SCF se sent suffisamment armée pour laisser partir Röhl.

Le duel, son point fort

Le Suisse de 19 ans, en particulier, est d'autant plus attendu comme une pièce importante cette saison qu'il a terminé la précédente bardé de promesses. En l'absence de l'avant-centre croate Igor Matanovic, qui se remet de blessure et n'est pas encore entré en jeu cette saison, Julian Schuster tâtonne pour composer sa ligne offensive. Michael Gregoritsch parti mi-août à Bröndby pour s'assurer du temps de jeu en vue du Mondial avec l'Autriche, Höler a démarré en pointe à Cologne ce dimanche (1-4), tout comme la semaine précédente contre Augsbourg (1-3). Manzambi a été aligné au poste de milieu défensif, les deux fois aux côtés d'Eggestein. Pourtant, à l'occasion du premier tour de la Coupe, le jeune Suisse avait numériquement pris la place dévolue à Matanovic, agissant comme un milieu offensif axial derrière Höler. Il avait, alors, compté parmi les meilleurs éléments de son équipe avec Eren Dinkci et Matthias Ginter, manquant d'ouvrir le score de la tête, sa tentative repoussée par la latte. Depuis, comme le reste de ses coéquipiers, il n'a pas pu empêcher ces deux défaites liminaires.

Si Schuster peut se permettre de trimballer son jeune milieu de terrain à différents postes axiaux, c'est en raison de ses qualités au duel, son principal point fort. « Dans le secteur du un contre un, ses qualités sont absolument évidentes, il l'a montré ces dernières semaines », juge l'entraîneur du SCF tandis que le joueur, lui, demeure plus critique vis-à-vis de lui-même. Avant l'été, Manzambi restait en effet sur quatre titularisations consécutives, profitant de l'élan provoqué par son but décisif à la dernière minute du temps réglementaire à Mönchengladbach (2-1, le 12 avril) à l'occasion de la 29e journée. Dans cette séquence de fin de saison, il avait pris soin de confirmer, inscrivant encore un but essentiel à Kiel (2-1, le 10 mai) à la 33e journée. L'effet avait été double : Fribourg avait validé son ticket européen et Manzambi avait impressionné un certain Murat Yakin, poussant le sélectionneur suisse à l'appeler au sein de la Nati, en juin. Avec, en remerciement, un but du gamin face aux États-Unis (4-0). Reste, désormais, à confirmer, d'un côté (en club) comme de l'autre (en sélection) de la frontière.