Mondial: la Suisse se concentre sur elle avant de défier l'Autriche
La Suisse aborde son quart de finale du Mondial jeudi (16h20) à Herning face à l'Autriche en essayant de ne pas trop penser à l'adversaire. "On se concentre sur nous", disent en choeur les joueurs.
Favorite la Suisse? Si l'on en croit les bookmakers, c'est un grand oui. Mercredi, la cote sur le site de la Loterie romande était de 1,14 pour une victoire suisse et de 11 contre 1 pour un succès autrichien.
Heureusement, les joueurs de l'équipe nationale vont plutôt écouter leur coach que les chiffres des entreprises de paris. "Il faut aborder ce match comme si on affrontait une équipe favorite, note d'ailleurs Damien Riat. On doit jouer notre jeu et montrer le hockey qu'on a montré dès le début. Il faut être patient, on a vu que ça avait fonctionné contre les Kazakhs. Durant tout ce tournoi, on a voulu faire le jeu et on a réussi, notamment contre la Tchéquie et les Etats-Unis. A nous de prendre ce rôle de favori."
"On se concentre sur nous." Cette phrase, Andrea Glauser l'a répétée à plusieurs reprises, tel un mantra. Une manière de ne pas avoir l'esprit parasité par les voix qui vont s'élever autour de l'équipe, au fur et à mesure que le début du match approchera. Ces voix venant de l'extérieur diront forcément que la Suisse n'a pas le droit de ne pas voir Stockholm, que l'occasion est trop belle de se rendre à nouveau en demi-finale, qui serait la quatrième après 2013, 2018 et 2024.
"On doit jouer notre jeu pendant 60 minutes, poursuit le futur défenseur de Fribourg-Gottéron, nommé capitaine après la blessure de Nico Hischier. On sait que l'Autriche est un bon adversaire. Notre but était de faire une bonne phase de groupe et on a réussi. Et ça ira si l'on se concentre sur nous. On se met nous-mêmes la pression. Je ne sens jamais plus de pression que celle que je me mets tout seul."
Ce costume de favori, la Suisse a mérité de l'endosser parce qu'elle a remporté son groupe en n'égarant que deux points lors de sa défaite inaugurale face aux champions du monde tchèques. Après ça? Six victoires pour terminer en tête et avoir le droit de défier le 4e du groupe de Stockholm. Et à la surprise générale, c'est l'Autriche qui a fini à cette place, devant la Lettonie et la Slovaquie.
Pour leur premier quart depuis 1994, ils avaient alors perdu 10-0 contre la Finlande en Italie, la sélection entraînée par le Zurichois Roger Bader possède un peu d'Helvétie en elle avec des joueurs comme Vinzenz Rohrer (Zurich), Benjamin Baumgartner (Berne), Dominic Zwerger (Ambri), Bernd Wolf (Kloten) ou encore Oliver Achermann (La Chaux-de-Fonds). Mais le meilleur élément s'appelle Marco Kasper, centre des Detroit Red Wings et auteur de 37 points (19 buts) en 77 parties de NHL.
"Ils ont de bons joueurs qui jouent en Suisse, ils ont une belle équipe, estime Damien Riat. Et de leur côté, ils se disent qu'ils peuvent parfaitement nous battre sur un match." Andrea Glauser va plus loin: "Je pense bien qu'ils se disent qu'ils ont une chance, sinon ça ne sert à rien de venir."
Parmi les clefs de cette partie, il faudra certainement éviter de passer par le banc des pénalités. "Nous devrons être disciplinés parce qu'on a vu ce qui peut se passer en power-play, prévient l'attaquant du LHC. Le hockey est un jeu d'erreurs et il faudra en commettre le moins possible en zone défensive."
Tandis que quelques joueurs comme Malgin, Andrighetto, Siegenthaler ou Glauser ont eu droit à un match "de repos", Damien Riat a joué les sept. De quoi ressentir un peu de fatigue à l'approche de la dernière ligne droite? "Il reste combien de jours? Quatre, conclut-il. Non, je me prépare toute l'année pour ce genre de matches. Il n'y a pas de fatigue à ce moment-là."