Nadiem Amiri, l'heure d'être leader
À 28 ans, l'international allemand va démarrer la saison comme patron au milieu du terrain du FSV Mayence, le prestigieux n°10 dans le dos et avec le statut de vice-capitaine. L'heure, pour Nadiem Amiri, d'assumer pleinement son talent.
Avec cinq victoires en autant de matches de préparation cet été, le FSV Mayence est en pleine réussite. La dernière en date, contre le vainqueur de la FA Cup Crystal Palace (4-3), le 29 juillet, en clôture du stage en Autriche, a brillamment confirmé l'élan de l'équipe cornaquée par Bo Henriksen. Au cœur de celle-ci, un homme est appelé cette saison à prendre des responsabilités accrues : l'international allemand Nadiem Amiri. Ce dernier, en tout cas, est mis dans les meilleures conditions par son club, qui lui a attribué cet été le n°10 et un statut de vice-capitaine.
Sans doute le départ de la star de l'équipe, Jonathan Burkardt, recruté par l'Eintracht, a-t-il libéré de l'espace pour l'épanouissement d'autres egos au sein de l'effectif. Comme nombre de ses prédécesseurs, l'avant-centre de 25 ans quitte Mayence peu de temps après avoir accédé au rang d'international – Anton Stach, Nicolaï Müller, Lewis Holtby, André Schürrle, Manuel Friedrich ont tous emprunté le chemin de l'exil la saison qui a suivi leur première sélection. Nadiem Amiri, à l'inverse, vient d'affirmer sa volonté de rester à Mayence en dépit de son récent changement d'agent – il s'est attaché les services du fameux Pini Zahavi. Le milieu de 28 ans a retrouvé les joies de la sélection en mars dernier, à l'occasion de la Ligue des Nations, après quatre ans d'abstinence.
Un vice-capitaine souvent sans le vice
Auteur de 7 buts et 5 passes décisives en 30 matches de Bundesliga la saison passée, Nadiem Amiri, arrivé de Leverkusen en janvier 2024, est déjà un joueur qui compte au FSV et veut jouer, à présent, la carte de la continuité. « J'ai pris ma décision (de rester) avant de partir en vacances et, si tel n'était pas le cas, je n'aurais pas été présent au stage de reprise », a-t-il expliqué sans circonvolution depuis l'Autriche. Conscient de la valeur de son milieu de terrain, Mayence lui réserve donc le meilleur traitement. Le maillot floqué du n°10 tient sincèrement à cœur à l'ancien joueur d'Hoffenheim, dont la valeur marchande a été divisée par quatre depuis son transfert à Leverkusen, en 2019.
Un salaire confortable mais aussi un nouveau rôle de vice-capitaine sont des arguments supplémentaires pour poursuivre l'aventure sous les ordres de Bo Henriksen, avec lequel la saison passée a été fulgurante. Le vice-capitanat n'est pas une chose abstraite dans le contexte mayençais puisque le capitaine suisse Silvan Widmer, reconduit cette saison, n'a disputé en 2024-2025 que trois matches de championnat comme titulaire. Le reste du temps, c'est Jonny Burkardt qui portait le brassard, tâche qui sera donc celle d'Amiri à partir de cet été. Ce dernier promet vouloir redoubler d'efforts pour assumer ces responsabilités, tout en précisant que « porter le n°10 ne signifie pas que je serai le magicien sur le terrain ». Le coach, de toute façon, compte davantage sur des vertus de cohésion et d'effort collectif que sur tel ou tel tour de magie.
Un jeu plus varié
Pourtant, Bo Henriksen sait que ses adversaires ont désormais identifié le style de jeu de son équipe, souvent basé sur la science de la contre-attaque, et qu'il doit prévoir des alternatives. Et, dans cette perspective, que les qualités individuelles d'un Amiri sont un argument pour surprendre. Le Danois attend de ses milieux de terrain offensifs et relayeurs qu'ils apportent un danger accru sur le but adverse et que l'équipe soit en mesure de dérouler plusieurs partitions, par exemple en assumant une plus importante possession du ballon. Des chemins de travail qui sont sans nul doute discutés au sein du conseil des joueurs, composé de Robin Zentner, Dominik Kohr, Silvan Widmer et Nadiem Amiri. Un sacré quartet de tauliers, si tant est que le dernier cité se hisse au niveau d'exigence des trois autres. C'est ce que Mayence attend de lui.