Quel Olympique de Marseille pour la saison 2025/2026 ?
S’appuyant sur l’analyse de plusieurs spécialistes du club phocéen, Sky Sport tente d’imaginer comment l’OM pourrait devenir un concurrent encore plus redoutable du Paris Saint-Germain la saison prochaine.
Garder l’ossature, les leaders de l’effectif, renforcer une équipe qui va avoir quarante-cinq matchs en doublant les postes. Voilà la position officielle du club de l’Olympique de Marseille lorsqu’on évoque le sujet avec les têtes pensantes du projet phocéen. Avec 65 points pris en Ligue 1, l’OM a réussi sa saison en décrochant une deuxième place méritée, mais surtout une qualification directe en Ligue des champions. Le résultat d’un projet mené par le triptyque De Zerbi-Longoria-Benatia…
Malgré la réussite évidente de cette saison, les Phocéens ont terminé avec dix-neuf points de retard sur le champion de France, le Paris Saint-Germain. Alors, comment faire mieux et réduire l’écart avec l’éternel rival ?
Stéphane Brenguier est spécialiste de l’Olympique de Marseille. Il a notamment suivi le club au quotidien pour La Provence et Le Phocéen : « Je ne souhaite qu’il ne se passe pas grand-chose au niveau structurel. Il y a quelques années, nous n’avions plus aucune capacité de vente car les joueurs ne valaient plus rien sur le marché, ce qui aujourd’hui n’est plus du tout le cas au regard de l’effectif actuel. Il est urgent de ne rien changer à la structure en place. Depuis l’arrivée de Medhi Benatia, le club fonctionne bien et le triptyque avec Pablo Longoria et Roberto De Zerbi fourmille d’idées pour le bien du club. De ce côté-là, il est urgent de ne rien changer ! »
Cependant, le journaliste pointe le secteur défensif comme un axe de progression fondamental pour la réussite de l’OM la saison prochaine : « C’est l’un des chantiers qui se présente à nous. Il faut impérativement renforcer la défense, qui a encore été problématique cette saison. Si la rumeur Aymeric Laporte prend forme, je ne serais pas non plus surpris que la piste Pogba soit réactivée. Ce qui plaît dans la gestion des dirigeants marseillais, c’est qu’au départ, on est surpris des arrivées, avant de finalement s’apercevoir qu’elles étaient très bien réfléchies… »
Réaliser des coups d’éclat, repousser les limites du raisonnable au prix de la qualité d’un dossier, comme l’a confirmé Medhi Benatia au micro de BeIn Sports France : « Tous les top joueurs en fin de contrat, on les a contactés », une stratégie payante, et qui ne date pas d’hier selon Romain Canuti, directeur des contenus pour le média Le Phocéen : « Si l’an dernier, dans une saison sans coupe d’Europe, l’OM fait signer Mason Greenwood, Adrien Rabiot et Pierre-Emile Højbjerg, c’est tout simplement parce qu’ils ont anticipé ! Ils savaient que cette saison, les clubs de Ligue 1 allaient se montrer extrêmement timides sur le marché des transferts à cause de la crise des droits télé. Du coup, Marseille a pris tout le monde à contre-pied en se renforçant et en prenant de l’avance sur une éventuelle qualification directe pour la Coupe aux grandes oreilles. »
Faut-il pour autant se projeter sur un été encore plus dépensier ? « Attention ! » prévient Romain Canuti : « Ce n’est pas parce que l’OM est en C1 qu’il y aura un budget supplémentaire. Quelque part… ce pactole-là, il a déjà été distribué. Pablo Longoria avait fonctionné de la même manière sous l’ère Jorge Sampaoli, lorsqu’il avait filé un coup de main au coach argentin en allant débaucher Cengiz Ünder à l’AS Roma et Mattéo Guendouzi à Arsenal. Il a spéculé avant d’être récompensé. La saison prochaine, il va falloir régler les transferts de Pierre-Emile Højbjerg, Amine Gouiri, Neal Maupay, Jonathan Rowe, Ismaël Bennacer… Voilà déjà un paquet d’argent qui va sortir des caisses du club. »
Pour grandir, Marseille va devoir régler la note et compter sur la bienveillance de son propriétaire américain, Frank McCourt, qui crache au bassinet par passion depuis son arrivée en octobre 2016, mais aussi en persuadant des joueurs majeurs comme Adrien Rabiot de venir à moindre frais avec une méthode simple : « Avec la présence de Roberto De Zerbi, et dans une Ligue 1 encore appauvrie par la crise de ses droits de diffusion, les paris vont continuer. L’OM se projette toujours sur l’année suivante pour attirer les meilleurs joueurs. C’est pour cela que tu vas chercher des joueurs en fin de contrat avec des rémunérations intéressantes. Rabiot savait que sa première saison à l’OM ne serait pas aussi rémunératrice qu’à la Juventus. Il a réduit drastiquement son train de vie en sachant que la direction ferait un effort financier supplémentaire si les objectifs du club étaient remplis. C’est exactement comme ça que l’OM va se rapprocher, in fine, du Paris Saint-Germain. Plus tu enchaînes les qualifications directes en Ligue des champions, plus tu grossis, stabilises ton projet et bâtis une équipe pour le titre… »
Une méthode qui a eu du succès dans l’histoire du club phocéen, poursuit Romain Canuti : « Dans les années 2000, lorsque Pape Diouf débarque à la présidence, il récupère une équipe à l’abandon, dont il arrive progressivement à faire quelque chose grâce à l’accès à la C1. En enchaînant les qualifications pendant deux années consécutives, le projet prend une toute autre allure. Lorsque Didier Deschamps est champion de France en 2010, l’OM se qualifie chaque année en Ligue des champions. Si l’OM veut récupérer le titre national un jour, il faudra être régulier et miser sur la continuité. L’AS Monaco l’a fait, ils ont terminé devant le PSG en 2017… »
Pablo Longoria est prévenu : si cette qualification directe pour la plus belle des compétitions était un soulagement, elle représente surtout la première marche qui conduira l’Olympique de Marseille vers les sommets du football. Une clé, sans aucun doute, pour redevenir le plus grand club de France.