Une Suède "en mode survie" se dresse face à la Suisse
Confirmer les promesses de septembre. Tel est l'objectif de l'équipe de Suisse, qui affronte la Suède vendredi à Solna (20h45) pour son troisième match des qualifications pour la Coupe du monde 2026.
A peine plus d'un mois après son entame canon à Bâle, où elle a maîtrisé le Kosovo (4-0) et la Slovénie (3-0) avec une efficacité stupéfiante, la Suisse aborde le deuxième acte de son triptyque automnal. Deux déplacements sont au programme: un dans la banlieue de Stockholm et l'autre à Ljubljana lundi. Le dénouement de ces éliminatoires express aura lieu en novembre, avec la réception de la Suède à Genève puis un dernier match à Pristina.
Les six points acquis en septembre, conjugués au mauvais départ de la Suède - les Scandinaves ont fait match nul en Slovénie (2-2) avant de s'incliner au Kosovo (2-0) - ont placé la Suisse en position de force. Mais la route vers l'Amérique du Nord est "encore longue", comme le rappelait avec sagesse le Vaudois Dan Ndoye après le deuxième récital helvétique à Bâle.
Deux contre-performances lors de cette trêve internationale relanceraient complètement le suspense et préluderaient à un mois sous haute tension. Pour rappel, seule la première place du groupe B garantit un billet pour le Mondial, le deuxième étant réduit à passer par de très périlleux barrages en mars prochain.
La Suisse n'a plus affronté la Suède depuis cette funeste élimination en 8es de finale de la Coupe du monde 2018 (1-0). A Saint-Pétersbourg, une déviation malheureuse de Manuel Akanji sur un tir presque anodin d'Emil Forsberg avait précipité la défaite des hommes de Vladimir Petkovic.
Si la sélection suédoise a depuis passablement changé - seuls le défenseur Victor Lindelöf et le gardien remplaçant Kristoffer Nordfeldt sont encore là - l'équipe de Suisse a gardé la même ossature, et avec un sentiment certain de revanche. Ricardo Rodriguez, Manuel Akanji, Nico Elvedi, Granit Xhaka, Remo Freuler, Breel Embolo, qui devraient tous être titulaires vendredi, ont vécu la désillusion de Russie.
Sur sa lancée, la troupe de Murat Yakin entend bien profiter des turbulences que traversent actuellement les "Blagult", les jaune et bleu. Leur défaite au Kosovo a laissé des traces et le sélectionneur danois Jon Dahl Tomasson a fait le choix fort de rétrograder son gardien Robin Olsen (35 ans, 79 sélections), loin d'être irréprochable sur ce début de qualification.
Las, ce dernier a préféré claquer la porte, affirmant au média suédois Sportbladet qu'il ne jouerait plus en équipe nationale tant que Tomasson sera sélectionneur. Face à la Suisse, ce sera donc le portier de Stoke City Viktor Johansson (27 ans, 9 sélections) qui se dressera devant la performante attaque helvétique. Embolo et Cie ont en effet marqué en moyenne plus de trois buts par match depuis le début de l'année civile.
Mais Murat Yakin est bien conscient que son équipe se rend en terrain hostile sur la pelouse de la "Nationalarenan" de Solna avec son toit rétractable. "Ils sont en quelque sorte dans une phase de survie", avait déclaré le Bâlois au moment de révéler sa liste jeudi dernier. "Pour eux désormais, c'est tout ou rien. Et cela les rend encore plus dangereux, car ils vont jouer de manière insouciante."
La Suisse doit évidemment se méfier des attaquants stars de la sélection suédoise. Mais rien ne garantit qu'Alexander Isak, qui a rejoint Liverpool dans le cadre d'un transfert estimé à 145 millions d'euros, soit aligné d'entrée vendredi. L'ancien avant-centre de Newcastle a retrouvé les terrains ces dernières semaines, mais il cristallise presque à lui seul les récentes difficultés des Reds.
L'ailier Anthony Elanga (Newcastle) et le puissant buteur Viktor Gyökeres (Arsenal) semblent plus affûtés et pourraient être une nouvelle fois associés à la tête du 3-5-2 de Tomasson. Mais Yakin ne doit pas seulement se focaliser sur la figure de proue du drakkar: avec l'infatigable piston Daniel Svensson (Borussia Dortmund) et le prometteur milieu Yasin Ayari (Brighton), deux fois décisif contre la Slovénie, la Suède dispose de deux atouts tout aussi talentueux que ceux de la Suisse.