Vincent Kompany, l’homme du renouveau bavarois
Il a refait du Bayern Munich une équipe crainte dans toute l'Europe, réaffirmant la place du club parmi les grands favoris de la Ligue des champions. Arrivé la saison dernière sur le banc bavarois comme un choix par défaut, Vincent Kompany, l'ex-capitaine emblématique de City et figure majeure du football européen, imprime peu à peu sa patte en tant qu’entraîneur.
Avant d’affronter Arsenal ce mercredi, dans le cadre de la cinquième journée de Ligue des champions, le Bayern Munich reste pour l’instant la seule équipe issue des cinq grands championnats européens encore invaincue toutes compétitions confondues. Et derrière ce début de saison retentissant se trouve un visage bien connu du monde du football : Vincent Kompany.
Arrivé à l’été 2024 pour succéder à Thomas Tuchel, Vincent Kompany a d’abord dû trouver ses marques avant de reconstruire un Bayern devenu moribond. Au point de s’imposer comme l’un des grands favoris pour la victoire finale en Ligue des champions, comme l’a rappelé Lothar Matthäus récemment. « S’ils maintiennent ce niveau de performance, le Bayern sera l’un des grands favoris de la Ligue des champions », a-t-il expliqué sur Sky Sport.
Plus tôt cette saison, après la victoire 2-1 contre le Paris Saint-Germain lors de la quatrième journée de Ligue des champions, le Bayern de Kompany est devenu la première équipe des cinq grands championnats européens à entamer une saison par 16 victoires consécutives. Une performance historique, portée par un jeu attrayant, qui lui a valu les éloges du président d’honneur, et légende du club : Uli Hoeness.
Lors d’un événement organisé par le club ce mois-ci, Hoeness a résumé le changement d’atmosphère : « Avant, à la 80e minute, on espérait que le match se termine vite ; aujourd’hui, on souhaite que le Bayern continue de jouer tant c’est agréable à voir. » Un compliment inestimable pour Kompany, alors que l’équipe semble avoir retrouvé une forme de plaisir collectif.
Prêt à toute éventualité
Dix-sept victoires et un seul match nul : voilà le bilan de Vincent Kompany cette saison avec le Bayern avant ce nouveau rendez-vous européen. Un début d’exercice marqué notamment par un succès 2-1 sur la pelouse du Paris Saint-Germain en Ligue des champions. Réduits à dix après l’exclusion de Luis Díaz (45e+7), les Bavarois ont pourtant tenu le score pendant toute une mi-temps en infériorité numérique pour finalement s’imposer.
Trois jours plus tôt, le Bayern avait aussi dominé le Bayer Leverkusen (3-0), son dauphin la saison dernière en Bundesliga. Une victoire obtenue avec une équipe remaniée, où Harry Kane, Luis Díaz et Michael Olise avaient débuté sur le banc.
Mi-octobre, Kompany a prolongé de deux saisons supplémentaires, dans la foulée de la victoire 2-1 contre Dortmund. Un entraîneur encensé par Matthäus : « Avec Kompany, le Bayern a tiré le gros lot. Il implique les joueurs dans ses décisions et tient des discours clairs, ouverts et honnêtes. Il a réinventé le Bayern après quatre ou cinq années d’agitation et a apporté ce qui manquait au club », a-t-il expliqué fin octobre sur Sky Sport.
Sous Kompany, les bavarois n’abdiquent jamais, à l’image du dernier match contre Fribourg. Mené 2-0 après seulement 17 minutes, Harry Kane et ses coéquipiers ont totalement renversé la rencontre (6-2). Un match durant lequel le jeune prodige Lennart Karl s’est de nouveau illustré. Lancé en professionnel par Kompany plus tôt cette année, il est devenu à 17 ans et 273 jours, le plus jeune joueur de l’histoire de la Bundesliga à marquer et à délivrer une passe décisive dans un même match.
Revenu au RSC Anderlecht, son club formateur, Kompany y a achevé sa carrière de joueur avant d'entamer sa reconversion sur le banc. Après deux saisons comme entraîneur, il s’est envolé vers Burnley, alors en Championship, qu’il a fait remonter immédiatement.
Craig Bellamy, l’un de ses adjoints à Burnley, se souvient d’un technicien déjà très mûr : « Il a toujours une solution. Il est jeune (38 ans). Si vous avez un problème, il vous écoute sans vous interrompre, puis vous propose une réponse. C’est une personne très intelligente. Il m’a ouvert les yeux sur cet aspect du métier d’entraîneur », a-t-il raconté au printemps dernier sur Sky Sport.
L'influence de Pep Guardiola
« Pep a joué un rôle très important dans ma carrière de joueur, mais aussi dans mon développement d’entraîneur », a expliqué Kompany ce mois-ci en conférence de presse. Il a longtemps travaillé sous les ordres de Pep Guardiola à Manchester City (2016-2019) à l'instar de plusieurs techniciens de la même génération qui ont actuellement le vent en poupe (comme Cesc Fàbregas, Xabi Alonso, Enzo Maresca ou Mikel Arteta), une influence qu’il revendique encore aujourd’hui.
Resté très attaché à Manchester City, où il s’est imposé comme l’un des meilleurs défenseurs de Premier League, il a retrouvé à Munich son ancien partenaire Leroy Sané. L'international allemand n’a pas caché l'enthousiasme qu'il avait ressenti à l'époque : « J'étais super content quand Vincent Kompany est devenu entraîneur au Bayern. Je savais quel genre de personne il était, que ce soit en tant que coéquipier ou en tant que personne. Il suit sa ligne de conduite et a une vision claire du football. On le voit encore aujourd'hui : il a une structure claire, une philosophie et sait exactement ce qu'il attend de lui-même et de son équipe. C'est un leader absolu et c'est contagieux : tout le monde veut le suivre. Après sa formidable carrière de joueur, il aura certainement une formidable carrière d'entraîneur. Je suis très heureux pour lui. »
Prochain défi : Arsenal, ce mercredi, en Ligue des champions. Une opposition de haut niveau contre un entraîneur qu’il connaît bien, Mikel Arteta, actuel leader de Premier League, et un test supplémentaire pour mesurer jusqu’où peut aller le Bayern version Kompany.
