Giorgio Contini repart le couteau entre les dents
Giorgio Contini vise le titre de champion cette saison avec les Young Boys. Arrivé sur le banc en décembre 2024 quand le club végétait au 9e rang de Super League, l'entraîneur zurichois a redressé la barre pour finir 3e.
Avant le début de la saison, Contini a accordé un entretien à l'agence de presse Keystone-ATS. Il a notamment évoqué l'effectif actuel, encore trop important.
Giorgio Contini, la saison dernière ne s'est pas déroulée comme les Young Boys l'avaient imaginé. On dit toujours que les revers offrent des opportunités, lesquelles voyez-vous ?
"Nous avons réussi en hiver à sauver le mauvais premier tour, à faire en sorte que nous puissions maintenant jouer au niveau international. Cela signifie que l'équipe s'est corrigée et adaptée. Il faut maintenant continuer sur cette voie, les joueurs me connaissent désormais. Dans le football, il n'y a pas de vérité. En fin de compte, il s'agit d'être prêt le jour J et de gagner d'abord le premier match samedi contre Servette. Regarder en arrière ne sert définitivement à rien dans le football, pas plus que dans la vie."
Cependant, même sous votre direction, la constance n'a pas été celle que vous imaginiez sans doute. Quels principaux enseignements avez-vous pu tirer ?
"Il y a différents aspects, physiques et mentaux. Les revers du début de saison ont coûté beaucoup d'énergie aux joueurs et ont atteint leur estime de soi. Cela ne peut pas être corrigé du jour au lendemain, et ça nous a pesé jusqu'en juin. Avec le recul, ça nous aide à aborder certaines choses, afin que, premièrement, elles ne se reproduisent plus et que, deuxièmement, il y ait une prise de conscience de ce que c'est quand ça va mal."
Vu de l'extérieur, il n'y avait pas assez de leaders dans l'équipe la saison dernière. Maintenant, deux joueurs expérimentés ont été rappelés avec Gregory Wüthrich (30 ans) et Edimilson Fernandes (29 ans). C'était nécessaire ?
"Des joueurs qui ont de l'expérience aident bien sûr à stabiliser l'ossature. Mais je n'attache pas d'importance à l'âge, mais à la personne. Il y a des joueurs qui prennent des responsabilités très tôt. Gregory connaît nos valeurs et sait exactement ce qu'il faut. Il peut transmettre cela. Edimilson a aussi fait une carrière internationale. Ce sont des joueurs qui aident à la dynamique de groupe."
L'équipe compte actuellement cinq gardiens et 29 joueurs de champ. Qu'est-ce qui a été le plus important dans la gestion de ce grand effectif ?
"Le plus important a été de communiquer clairement dès le premier jour, de dire aux joueurs concernés qu'ils n'avaient aucun rôle à jouer dans les plans d'YB. Chacun sait exactement où il en est, personne n'est surpris. La dynamique et la cohésion ont été très bonnes, cela aide toujours de respecter les joueurs, après tout, ils n'ont pas obtenu un contrat ici pour rien."
À YB, seuls les titres sont assez bons, l'attente est donc grande. Est-ce parfois aussi pénible ?
"Non, à YB, il est normal que tu sois jugé sur cela. Il ne doit pas y avoir de pression, mais de l'énergie et de la joie. Jouer pour des titres, c'est justement ce qui fait l'intérêt du job, je vise toujours plus haut."
Concernant la saison à venir : comment voyez-vous la situation de départ ?
"Je pense que les équipes habituelles vont à nouveau se battre pour les premières places. Ensuite, le promu Thoune peut être dangereux. Il y a des clubs comme GC, qui ont complètement changé et qui sont difficiles à évaluer. L'important est de bien se sortir de l'ornière"
Qu'est-ce qui vous rend confiant dans le fait qu'YB soulèvera à la fin de la saison prochaine la coupe de champion pour la septième fois en neuf ans ?
"La confiance dans mon travail, le fait que je vais tout faire pour y arriver. Dans le football, il y a tellement de variables sur lesquelles on ne peut pas agir. On peut perdre et avoir quand même un bon sentiment. Il n'y a pas de recette qui soit la bonne. Il s'agit pour moi, en tant qu'entraîneur, d'avoir la foi en notre force, d'anticiper et de distiller l'enthousiasme pour faire une très bonne saison"